SHYMED hydrogène Dunkerque s’installe à Petite‑Synthe avec une première station d’électrolyse conçue pour produire de l’**hydrogène bas‑carbone** destiné aux bus et véhicules lourds du territoire. Ce projet vise à réduire les émissions locales et à créer un démonstrateur industriel pour la mobilité lourde : une étape visible dans la stratégie de décarbonation du Bassin dunkerquois.
Un dispositif technique dimensionné pour la mobilité lourde
La station SHYMED repose sur un électrolyseur d’une puissance nominale de 1,25 MW, capable de produire jusqu’à environ 540 kg d’hydrogène par jour en pleine charge. Le système intègre des solutions de compression et de stockage en bi‑pression (350/700 bar) pour alimenter aussi bien les bus à hydrogène que des véhicules lourds comme les bennes de collecte. Selon les estimations communiquées par les porteurs du projet, le dispositif permettra d’éviter entre 1 137 et 1 900 tonnes de CO2 par an selon les hypothèses d’approvisionnement électrique et d’usage.
Un montage public‑privé et des partenaires locaux
Le capital et la gouvernance de SHYMED combinent acteurs privés et institutionnels : Hynamics est actionnaire majoritaire, accompagné par la Banque des Territoires et la Communauté urbaine de Dunkerque. Ce montage vise à assurer des capacités d’investissement et une gouvernance locale. Pour consulter la fiche technique du projet, voir la page projet de Hynamics : présentation du projet SHYMED par Hynamics.
Calendrier et mise en service
La mise en exploitation commerciale a été engagée à la fin de l’été 2025, avec un démarrage opérationnel annoncé au 1er septembre 2025 pour les premières phases de test et d’alimentation des flottes pilotes. L’exploitation technique et la maintenance ont été confiées à des acteurs régionaux : Actemium Maintenance Mécanique Dunkerque assure le suivi technique et la maintenance préventive.
Usages prioritaires et montée en charge
La stratégie opérationnelle privilégie d’abord la mobilité lourde locale : approvisionnement continu d’une flotte initiale d’une dizaine de bus à hydrogène et de plusieurs véhicules de collecte. Le site est conçu pour permettre une montée en charge et une extension ultérieure vers des usages portuaires, logistiques ou industriels, en cohérence avec les ambitions de décarbonation du territoire.
Chiffres clefs d’exploitation
- Puissance électrolyseur : 1,25 MW
- Production théorique : ~540 kg H2/jour
- Pressions de distribution : 350 & 700 bar
- Évitement CO2 estimé : 1 137–1 900 tCO2/an
- Actionnariat : Hynamics (51 %), Banque des Territoires (34 %), CUD (15 %)
Approvisionnement électrique et bilan carbone
L’un des enjeux majeurs pour que SHYMED produise un hydrogène bas‑carbone est la qualité de l’électricité injectée dans l’électrolyseur. Le projet se base sur une alimentation majoritairement renouvelable afin de limiter l’empreinte carbone du procédé. Selon les partenaires, la production se fait prioritairement à partir d’électricité certifiée renouvelable ou d’origine locale lorsque cela est possible, ce qui conditionne directement le calcul des émissions évitées (voir la fourchette de 1 137 à 1 900 tCO2/an communiquée par les porteurs).
Impacts économiques et opportunités industrielles
SHYMED ne se limite pas à la fourniture d’un carburant alternatif : le projet est conçu comme un vecteur d’attractivité industrielle. La construction et l’exploitation ont généré des emplois locaux (construction, génie civil, installation des équipements, maintenance). Les partenaires impliqués (fournisseurs d’électrolyseurs, compresseurs, intégrateurs) favorisent la montée en compétences des fournisseurs régionaux et la création d’une filière hydrogène autour du port et des activités logistiques.
Effets sur la filière locale
La station SHYMED sert de démonstrateur pour attirer d’autres projets : expérimentations logistiques, essais pour poids lourds longue distance, et possibilités d’extension pour desservir des usages industriels. La territorialisation de la chaîne de valeur hydrogène est une priorité affichée pour convertir les investissements en emplois pérennes et en sous‑traitance locale.
Financement et soutiens publics
Le projet a bénéficié d’un montage financier combinant investissements privés et soutiens institutionnels. La Banque des Territoires participe au capital et accompagne le projet sur l’ingénierie financière et le lien avec les acteurs territoriaux. Des aides et subventions nationales et européennes (ADEME, fonds de transition, autres mécanismes de soutien) ont été mobilisées pour réduire le risque financier et accélérer la mise en service.
Risques, verrous et conditions de succès
Plusieurs défis restent à surveiller pour assurer la pérennité du modèle SHYMED :
- Prix de revient de l’hydrogène : dépend fortement du coût de l’électricité renouvellable et de la valorisation des capacités (contrats d’approvisionnement long terme).
- Réglementation et sécurité : conformité des installations et formation continue du personnel pour la sûreté d’exploitation des sites à haute pression.
- Écosystème clients : besoin d’un parc critique (bus, poids lourds, usages portuaires) pour garantir un taux de charge suffisant et des recettes robustes.
Retour d’expérience et perspectives à court terme
Depuis la mise en fonctionnement opérationnel, les indicateurs clés à suivre sont : taux de disponibilité (>90 % visé), volumes produits et livrés aux flottes, prix au kg facturé aux opérateurs, et réduction réelle des émissions territoriales mesurées sur 12 mois. Le projet est pensé comme une première brique : la modularité technique permet d’envisager une montée en puissance si la demande locale se confirme.
Ressources et informations complémentaires
Pour approfondir les aspects techniques et financiers, plusieurs ressources publiques documentent le projet et ses partenaires : la fiche projet disponible sur le site de Hynamics donne des détails techniques et stratégiques : fiche projet SHYMED (Hynamics). Le communiqué d’acteurs locaux sur les opérations de maintenance est accessible via l’annonce d’Actemium. Enfin, un article de présentation régionale synthétise le déploiement sur le territoire : présentation locale du projet SHYMED.
Ce que cela signifie pour les industriels de la région
Pour un directeur industriel dans les Hauts‑de‑France, SHYMED représente une opportunité concrète : s’adosser à une offre locale d’hydrogène bas‑carbone pour décarboner des flottes, tester des usages et sécuriser l’approvisionnement en carburant alternatif. La disponibilité d’une station d’électrolyse de 1,25 MW sur le territoire facilite les études de faisabilité et la construction de contrats d’approvisionnement à moyen terme.
Vers une stratégie hydrogène territoriale
SHYMED n’est pas une fin en soi mais le démarrage d’une logique territoriale : démonstration technique, contractualisation avec des opérateurs de mobilité et montée en compétence des acteurs locaux. Si les indicateurs d’usage et les coûts se montrent favorables, la structure pourra évoluer pour desservir d’autres segments (poids lourds longue distance, usages portuaires, sites industriels). Le projet illustre la façon dont une solution technologique (électrolyseur 1,25 MW) peut s’articuler avec une stratégie publique‑privée pour accélérer la décarbonation.
Prochaines étapes à surveiller
Les prochains mois permettront de valider la robustesse du modèle économique : publication des premiers bilans d’exploitation, confirmation des volumes de H2 livrés aux flottes et publication des bilans d’émissions. Ces éléments serviront de base pour décider d’une éventuelle augmentation de capacité ou d’une réplication sur d’autres sites du territoire.
Une ouverture vers d’autres projets
Enfin, l’expérience SHYMED peut servir de référence pour d’autres collectivités et industriels en région. En centralisant données d’exploitation et retours d’expérience, le Bassin dunkerquois cherche à devenir un cas d’école pour la mobilité hydrogène dans les territoires portuaires et industriels français.
Enjeux à court terme : garantir un approvisionnement renouvelable, optimiser le coût du kg H2, sécuriser des clients récurrents. Perspective : transformer un démonstrateur en une infrastructure supportant la décarbonation à grande échelle.






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