Travaux de gaz Saint-Germain : GRDF expérimente à Saint-Germain (Aube) une technique de pose de tubage en polyéthylène pré-enrubanné qui vise à réduire les émissions et les nuisances liées aux interventions sur voirie. Déployée depuis mi-septembre 2025 sur le tracé Saint-Germain–Souligny, cette méthode est présentée par l’opérateur comme un levier pour accélérer les chantiers, diminuer la logistique (moins de rotations de camions) et faciliter l’arrivée du gaz vert sur les réseaux locaux.
Qu’est-ce que la canalisation pré-enrubannée ?
La technique consiste à fabriquer en usine des conduites en polyéthylène enveloppées d’un matériau géotextile protecteur — la conduite sort du dépôt déjà enrubannée, prête à être déroulée et enfouie. L’intérêt opérationnel : éviter l’apport massif de sable ou de granulats sur site, réduire la manutention et permettre une pose mécanisée sur plusieurs centaines de mètres par jour selon les contraintes locales. Les travaux de gaz Saint-Germain mobilisent cette filière pour limiter l’impact des interventions dans des zones périurbaines sensibles.
Gains concrets observés sur le chantier
Sur l’opération Saint-Germain–Souligny, les porteurs du projet annoncent des gains mesurables : une économie d’environ 28 tonnes équivalent CO2 pour ce chantier, une baisse notable du trafic poids lourds et un temps de pose réduit. Des retours antérieurs, notamment à Chalon‑sur‑Saône, laissent également apparaître l’évitement d’environ 350 tonnes de sable par kilomètre de conduite posée et une réduction moyenne de ~8 tCO2 par km selon les données communiquées par opérateurs locaux.
Impacts logistiques et environnementaux
Concrètement, moins d’aller-retours de camions signifie moins de nuisances sonores et moins d’encombrement sur routes départementales. Pour un chantier type de 1 km, la méthode pré‑enrubannée peut faire gagner plusieurs jours de travail et éviter l’éparpillement de matériaux sur site. Ces aspects sont primordiaux pour les entreprises industrielles et les collectivités qui doivent concilier continuité d’activité et transition bas-carbone.
Coûts et calendrier : quel arbitrage ?
Le chantier Saint-Germain a été budgété aux alentours de 450 000 € et lancé mi‑septembre 2025, avec une livraison prévue fin novembre 2025. Ce coût inclut fournitures pré‑enrubannées, logistique, frais de terrassement et raccordements.
Le juste arbitrage financier dépend de la longueur posée, de l’accessibilité des chantiers et du coût local des granulats. À l’échelle industrielle, la méthode devient compétitive dès que le gain de logistique et la réduction des remblaiements compensent la prime sur le matériel pré‑enrubanné.
Contraintes techniques et bonnes pratiques
La pose enrubannée nécessite des études de sol préalables. Les sols très caillouteux ou les zones à forte charge mécanique peuvent demander des protections complémentaires. Sur Saint-Germain, les équipes ont réalisé un diagnostic géotechnique afin d’ajuster l’épaisseur du géotextile, le profil du lit de pose et d’intégrer un fil traceur pour la géolocalisation des conduites.
- Étude de sol préalable obligatoire.
- Compatibilité avec pose mécanisée (déroulage, trancheuse).
- Intégration de traceur pour maintenance et repérage.
- Règles de remblai adaptées pour conserver les gains environnementaux.
Pourquoi cette méthode intéresse-t-elle le Grand Est ?
Le Grand Est est engagé dans le développement des réseaux favorisant l’injection de biométhane et le raccordement de sites de méthanisation. Les directeurs industriels et les maîtres d’ouvrages régionaux suivent ces innovations car elles permettent de réduire l’empreinte carbone des travaux et d’accélérer la mise à disposition du gaz vert pour les consommateurs industriels et domestiques. GRDF présente cette expérimentation comme un élément d’une stratégie visant à augmenter la part de gaz renouvelable — objectif régional cité de 25 % de gaz vert d’ici 2030.
Articulation avec les projets de méthanisation
Plusieurs raccordements de méthaniseurs locaux nécessitent des interventions similaires ; la pose enrubannée réduit les coûts opérationnels liés à ces petits réseaux de distribution et facilite les interventions répétées pour extensions successives. Les industriels impliqués dans les filières agricoles et agroalimentaires du Grand Est surveillent de près ces opportunités pour optimiser leurs raccordements.
Retours d’expérience et diffusion de la pratique
GRDF a déjà testé des chantiers comparables en 2024–2025, notamment à Chalon‑sur‑Saône et dans plusieurs projets pilotes en Bourgogne et en Alsace. Les résultats de ces expérimentations montrent des gains techniques et logistiques suffisants pour envisager une industrialisation progressive de la fourniture en canalisations pré‑enrubannées et une mise à l’échelle des équipes de pose.
Pour en savoir plus sur un reportage local, voir le reportage Canal32 sur Saint-Germain et la pose enrubannée. Le dossier chantier GRDF est consultable sur la fiche chantier GRDF Saint-Germain-des-Prés.
Risques et points d’attention pour les industriels
Les directeurs industriels doivent évaluer plusieurs paramètres : compatibilité des sols, planning de production à préserver, coûts de coordination avec concessionnaires et collectivités, et modalités d’entretien à long terme. L’intégration de la technique doit s’accompagner d’une revue contractuelle des responsabilités en matière de remblai et de garantie de tenue mécanique.
Aspects réglementaires et normalisation
La méthode doit respecter les règles de pose des réseaux gaz (DT/DICT, normes de profondeur et protections), ainsi que les prescriptions locales de voirie. La normalisation des fournitures pré‑enrubannées progresse, ce qui facilitera la généralisation si les résultats continuent d’être positifs.
Coopération entre acteurs et chaîne d’approvisionnement
Le succès d’une telle méthode repose sur une chaîne d’approvisionnement industrialisée : fabricants de PE pré‑enrubanné, transporteurs adaptés, entreprises de pose mécanisée et coordinateurs GRDF. Les prestataires locaux sont déjà impliqués ; des synergies apparaissent avec des fournisseurs de géotextiles et des fabricants de canalisations biosourcées (projets pilotes en Alsace).
Un exemple de retour d’expérience et de chiffres est disponible dans un article sur les tests menés à Chalon‑sur‑Saône : retour d’expérience Chalon-sur-Saône. Pour des projets de canalisation biosourcée en Alsace, consulter la communication de la collectivité : pose de canalisation gaz biosourcée en Alsace.
Quels enseignements pour les directeurs industriels du Grand Est ?
1) Intégrer l’option pré‑enrubannée dans les études de maîtrise d’ouvrage pour réduire empreinte et nuisances. 2) Mesurer les gains logistiques et les comparer aux surcoûts matériels sur le cycle de vie. 3) Anticiper les besoins de maintenance et la géolocalisation des réseaux. 4) Coordonner collectivités, concessionnaires et sous‑traitants pour lisser les interventions et maximiser les gains environnementaux.
Perspectives et suites possibles
L’expérimentation à Saint-Germain s’inscrit dans une trajectoire plus large : si les résultats confirmés sont positifs, la méthode pourrait être généralisée aux chantiers de distribution rurale et périurbaine, notamment pour les raccordements de méthaniseurs. À l’échelle régionale, la diffusion de cette pratique contribuerait à l’objectif de montée en puissance du gaz vert et à la réduction des émissions liées aux travaux d’infrastructure.
Pour compléter la lecture, l’article original du quotidien local décrivant l’opération est consultable ici : article L’Est-Éclair sur les travaux à Saint-Germain.
En synthèse : la pose pré-enrubannée expérimentée par GRDF à Saint-Germain représente un compromis opérationnel intéressant entre performance environnementale et efficience des chantiers. Pour les industriels du Grand Est, l’enjeu est clair : intégrer ces nouveautés techniques aux choix d’investissement et aux cahiers des charges afin d’optimiser coûts, délais et empreinte carbone des raccordements futurs.






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