Quai logistique de Normandise Pet Food : palettes prêtes à l'export étiquetées Canada, Mexique et Royaume‑Uni, camions et ouvriers en gilets au chargement

Normandise Pet Food : l’ETI normande engage une montée en puissance à l’international

Normandise Pet Food international se déploie à l’étranger. L’ETI familiale basée en Normandie annonce l’ouverture d’une filiale au Canada et des projets d’implantation au Mexique et au Royaume‑Uni, une stratégie offensive pour consolider 60 % de chiffre d’affaires déjà réalisé à l’export. Cette orientation marque une étape clé pour la filière agroalimentaire normande et pose des enjeux industriels, logistiques et réglementaires concrets pour l’entreprise et ses partenaires.

Un lancement international structuré et chiffré

Fondée en Normandie, la société a confirmé un plan d’expansion soutenu par des opérations financières récentes. L’entreprise prévoit un chiffre d’affaires de 184 M€ en 2025 et revendique aujourd’hui près de 900 salariés. Pour sécuriser ses approvisionnements et ses débouchés, Normandise vise des implantations locales : la filiale canadienne est déjà opérationnelle et des projets sont en cours pour le Mexique et le Royaume‑Uni. Ces éléments ont été détaillés dans un entretien publié récemment par Le Journal des Entreprises.

Capacités industrielles et gamme produit

Normandise concentre son savoir‑faire sur l’aliment humide pour chiens et chats : pochons, barquettes et briques. L’industriel indique des capacités annuelles significatives : environ 700 millions de pochons, 300 millions de barquettes et plus de 30 millions de briques. Cette volumétrie permet à la société de répondre aux exigences de la grande distribution et des plateformes d’e‑commerce.

La montée en gamme s’accompagne d’un développement des marques propres (actuellement autour de 12 % du CA), d’innovations packagings et d’une adaptation des formats pour les circuits internationaux. Ces choix produits facilitent l’intégration logistique et la réponse aux attentes locales en termes de formats et d’étiquetage.

Financement et soutiens publics‑privés

Pour accompagner sa stratégie, Normandise a levé des fonds et obtenu des soutiens d’acteurs publics et financiers. Une opération conjointe avec Bpifrance et Sofinormandie a été annoncée pour financer l’industrialisation et l’implantation internationale. Cette mobilisation de capitaux se combine avec des investissements antérieurs, notamment un plan d’investissement d’environ 42 M€ lancé en 2022 visant à moderniser lignes et process.

Pourquoi le Canada, le Mexique et le Royaume‑Uni ?

Le choix des pays répond à des logiques complémentaires. Le Canada constitue une porte d’entrée pour l’Amérique du Nord, permet d’éviter certaines barrières tarifaires et réglementaires et facilite la logistique vers le marché nord‑américain. Le Mexique offre un accès à l’Amérique latine et des coûts de distribution compétitifs, tandis que le Royaume‑Uni reste un marché stratégique post‑Brexit où une présence locale réduit les risques administratifs liés aux importations et renforce la réactivité commerciale.

Ces éléments expliquent la stratégie d’implantation locale plutôt que la simple exportation depuis la Normandie. Les filiales permettent aussi d’adapter rapidement les recettes, les étiquetages et les emballages aux normes nationales et aux préférences consommateurs.

Contraintes réglementaires et conformité sanitaire

L’installation dans ces pays implique des exigences sanitaires et des procédures d’agrément. Par exemple, l’exportation vers le Canada nécessite des certificats et des contrôles de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Pour réduire les délais et les risques, Normandise opte pour une présence locale qui simplifie les démarches sanitaires et les adaptations d’étiquetage. On peut consulter les conditions d’exportation canadiennes via le site de l’ACIA pour mieux comprendre les étapes requises : inspection.canada.ca – directives export.

Impacts sur l’emploi et l’écosystème local

La stratégie internationale a un effet d’entraînement sur l’emploi et la chaîne d’approvisionnement normandes. Avec un effectif proche de 900 personnes et des projets de montée en effectifs pour accompagner la croissance, Normandise crée des débouchés pour les fournisseurs régionaux (matières premières, emballages, maintenance industrielle, logistique). L’implantation internationale peut aussi stabiliser le carnet de commandes des usines normandes en réduisant la saisonnalité des flux.

Pour les sous‑traitants locaux, la diversification des marchés est une opportunité : la demande d’emballages spécifiques, d’ingrédients et de services de conditionnement doit s’ajuster aux nouvelles normes et volumes. Les autorités régionales voient souvent ces trajectoires comme des leviers de réindustrialisation locale et de montée en compétence technique.

Risques et pistes d’atténuation

Plusieurs risques accompagnent l’internationalisation : volatilité des changes, contraintes logistiques, tensions sur les matières premières et complexité réglementaire multi‑pays. Pour y répondre, Normandise mise sur :

  • la délocalisation partielle des opérations commerciales et logistiques via des filiales locales ;
  • la diversification des formats produits pour réduire les risques liés à un marché unique ;
  • le renforcement des équipes export et conformité réglementaire ;
  • un accompagnement financier et technique via des partenaires comme Bpifrance et acteurs régionaux.

Comparaisons sectorielles et tendances marché

Le marché mondial du petfood continue d’afficher une croissance régulière : les segments premium et humidité progressent, portés par une demande accrue pour des recettes naturelles et des formats pratiques. L’orientation de Normandise vers l’aliment humide et la montée en gamme s’inscrit dans cette tendance globale observée par la presse spécialisée (PetfoodIndustry).

Effets attendus sur la filière normande

Si l’expansion se confirme, la dynamique devrait renforcer l’attractivité industrielle du territoire. Les retombées incluent la sécurisation d’emplois, la montée en compétences techniques des salariés et une meilleure visibilité internationale pour d’autres PME régionales souhaitant se développer à l’export. Les collectivités locales et les organismes de soutien à l’export pourront tirer parti de ce cas pour promouvoir des dispositifs d’accompagnement ciblés.

Recommandations opérationnelles pour les acteurs locaux

Pour les donneurs d’ordre et sous‑traitants normands, l’arrivée de Normandise sur de nouveaux marchés impose de :

  • anticipez les demandes d’adaptations d’emballage et d’étiquetage (langues, mentions réglementaires) ;
  • renforcez la traçabilité et la conformité sanitaire pour satisfaire aux cahiers des charges internationaux ;
  • explorez les opportunités de co‑innovation (packaging durable, formats premium) pour capter de la valeur ajoutée ;
  • collaborez avec les pôles régionaux d’appui export et Bpifrance pour sécuriser financements et garanties.

Éléments à suivre dans les 12 prochains mois

Les signaux à surveiller sont clairs : confirmation des calendriers d’implantation au Mexique et au Royaume‑Uni, obtention des agréments sanitaires, évolution du chiffre d’affaires et mesure des premiers retours commerciaux sur les marchés ciblés. Le plan d’investissement et les partenariats financiers autour de l’opération de 2025 seront également déterminants pour la capacité d’exécution.

Sources et lecture approfondie

Pour approfondir les informations évoquées, l’agent rédacteur peut consulter les publications suivantes :
portrait et entretien – Le Journal des Entreprises,
communiqué Bpifrance,
article secteur – PetfoodIndustry, et la page institutionnelle de l’entreprise sur lanormandise.fr.

Perspectives pour l’industrie normande

L’accélération internationale de Normandise Pet Food est une opportunité stratégique pour la Normandie : elle peut stimuler l’emploi régional, encourager des investissements de modernisation et servir d’exemple pour d’autres ETI. À court terme, le suivi des indicateurs opérationnels (CA, agréments, volumes exportés) permettra de mesurer l’impact réel. À plus long terme, l’enjeu sera de transformer cette dynamique en chaîne de valeur locale durable, capable d’accompagner la croissance jusqu’à l’objectif déclaré d’environ 300 M€ à l’horizon 2030.

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