ACI groupe industriel est placé en redressement judiciaire avec un délai fixé au 4 février 2026 pour identifier un repreneur capable d’assurer la continuité des activités et la préservation des emplois. Basé en grande partie dans le Grand Est et la Bourgogne‑Franche‑Comté, le groupe regroupe une trentaine d’entités et plusieurs sites industriels, dont une implantation importante à Besançon. Ce nouvel épisode judiciaire, décidé par le Tribunal des activités économiques, diverge en cessions partielles et ventes séquencées visant à sauver des pans d’activités jugés viables.
Contexte judiciaire et calendrier
La période d’observation a été prolongée jusqu’au 4 février 2026 par le tribunal compétent, accordant un sursis pour finaliser des offres et valider des cessions. Cette date constitue le jalon décidé lors de l’audience du 16 décembre 2025. L’objectif est double : éviter des liquidations massives et permettre des reprises ciblées. Les administrateurs judiciaires ont ainsi ouvert des datarooms et lancé des consultations pour des repreneurs industriels.
Les décisions rendues depuis l’ouverture de la procédure concernent plusieurs sociétés du groupe. Des premières cessions ont déjà été validées, et d’autres dossiers sont en cours d’examen. Les autorités judiciaires et économiques privilégient des solutions industrielles locales plutôt que des offres financières sans ancrage territorial.
Organisation du groupe et chiffres clés
Le périmètre d’ACI se compose d’environ 25 à 35 entités selon les comptes consolidés et la cartographie interne. Les chiffres circulant dans la presse indiquent un chiffre d’affaires consolidé de l’ordre de ~200 M€ en 2024 et un endettement significatif (estimé publiquement autour de ~56 M€). L’effectif global est évalué entre 1 300 et 1 600 salariés, répartis sur plusieurs sites en région et hors région.
- CA estimé : ~200 M€ (2024)
- Endettement : ~56 M€ (estimation publique)
- Effectifs : 1 300–1 600 salariés
- Sites : plusieurs implantations dont Besançon, Saint‑Vit, Faverois
Les cessions validées et les filiales en vente
Depuis l’ouverture de la procédure, le tribunal a validé des cessions partielles visant à préserver des sites viables. Par exemple, la reprise d’une activité mécanique a été conclue pour 29 postes sur 37, via un repreneur régional. Les administrateurs poursuivent une stratégie de « ventes à la découpe » pour limiter les destructions d’emplois et maintenir des compétences industrielles localement.
Cas de Besançon et filiales comtoises
Le site bisontin, souvent cité sous la marque Fralsen, fait partie des entités fragilisées. Selon les reportages locaux, Fralsen emploie une soixantaine de salariés sur le site de Besançon. La situation administrative varie d’une filiale à l’autre : certaines sont proposées à la reprise, d’autres sont placées en liquidation ou en procédure distincte.
Des articles régionaux détaillent l’état de sites comme Usiduc ou d’autres ateliers du groupe implantés dans le Doubs et le Territoire de Belfort. Les décisions se prennent au cas par cas, et la logique des administrateurs vise prioritairement à préserver les carnets de commandes et les savoir‑faire industriels.
Enjeux économiques et sociaux pour la région
Pour la Bourgogne‑Franche‑Comté, la situation de ACI groupe industriel constitue un point de vulnérabilité industrielle. La perte d’un grand donneur local impacterait en cascade des sous‑traitants et fournisseurs. Les enjeux sont :
- La sauvegarde de ~1 300–1 600 emplois directs répartis sur plusieurs sites.
- La préservation de compétences mécaniques et d’usinage, rares sur le territoire.
- La sécurisation des commandes clientes, souvent pluriannuelles.
- La minimisation du coût social pour les collectivités et Pôle emploi.
Les syndicats ont exprimé leurs inquiétudes. La CGT et d’autres représentants du personnel ont pointé des transferts de trésorerie vers la holding et envisagent des actions juridiques pour éclaircir la gestion. Les salariés réclament des garanties sur la continuité d’activité avant toute cession.
Acteurs mobilisés et pistes de reprise
Plusieurs acteurs publics et privés se sont impliqués. Le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) et les services de l’État suivent de près le dossier pour favoriser des solutions industrielles. Les préfets et élus locaux mettent en relation candidats repreneurs et administrateurs judiciaires afin d’identifier des offres ancrées localement.
Parmi les pistes évoquées figurent :
- Des reprises par des acteurs régionaux industriels, capables de conserver les emplois et les savoir‑faire.
- Des acquisitions par des fonds spécialisés dans la consolidation industrielle du secteur.
- Des ventes d’actifs séparées (bâtiments, outillages, brevets) pour financer des reprises partielles.
Les administrateurs ont reçu des marques d’intérêt diverses et continuent d’examiner les offres. Les critères retenus vont au‑delà du prix : maintien de l’emploi, capacité industrielle, garanties financières et calendrier de relance des sites.
Impacts chiffrés, risques et scénarios
Trois scénarios principaux demeurent possibles :
- Reprise partielle réussie : ventes séquencées qui sauvent 50–80 % des emplois sur les sites prioritaires.
- Reprise limitée : seules certaines entités sont reprises, entraînant des licenciements ciblés et des restructurations.
- Liquidation ordonnée : peu probable si des offres industrielles sont validées, mais possible si les repreneurs manquent.
Sur le plan budgétaire, la préservation des emplois éviterait des coûts sociaux directs (indemnités chômage, reclassements) évalués en millions d’euros sur plusieurs années pour la région. À l’inverse, une liquidation totale pèserait sur les chaînes de sous‑traitance locales et les carnets de commandes clients.
Réponse des parties prenantes
Les élus locaux, les syndicats et les services de l’État plaident pour des solutions industrielles et transparentes. Les représentants du personnel demandent l’ouverture de négociations claires avant validation des cessions. Le tribunal, pour sa part, privilégie des offres assorties de garanties opérationnelles.
Pour s’informer et suivre l’évolution judiciaire, plusieurs articles et communiqués publics ont été publiés. Le dossier a été traité par la presse régionale et nationale, dont des dépêches d’agence et des enquêtes locales. Par exemple, le reportage initial est disponible sur France 3 Régions — dossier ACI.
D’autres analyses juridiques et économiques ont été publiées par la presse spécialisée, notamment Le Journal des Entreprises et des articles régionaux comme Le Progrès ou L’Est Républicain. Ces sources détaillent les cessions et les enjeux pour la Franche‑Comté.
Que surveiller d’ici au 4 février 2026
Plusieurs éléments clés doivent être suivis par les acteurs économiques et les décideurs locaux :
- L’arrivée d’offres de reprise formelles et leur caractère industriel.
- Les garanties proposées pour le maintien des emplois et la validation des carnets de commandes.
- La capacité des repreneurs à financer et relancer les sites dans un délai compatible avec les commandes clients.
- Les décisions judiciaires entérinant cessions ou liquidations partielles.
La date du 4 février 2026 sera un point d’étape déterminant. Si des repreneurs crédibles et ancrés localement se présentent, la région pourrait retenir une partie significative des emplois industriels. En revanche, l’absence d’offres satisfaisantes exposerait certains sites à des fermetures plus radicales.
Prochaines étapes pour les entreprises et les élus
Pour les directions d’achat et les donneurs d’ordre locaux, il est recommandé de sécuriser les relations fournisseurs et d’anticiper les risques de rupture. Pour les élus, la mobilisation territoriale autour d’offres de reprise reste prioritaire. Des dispositifs d’accompagnement à la reprise industrielle existent et peuvent être activés pour faciliter les transferts de technologie et la formation.
Enfin, le suivi juridique et financier du dossier nécessite une transparence maximale des comptes et une coordination avec les services de l’État afin d’optimiser les chances de reprise industrielle durable.
Perspectives et suites possibles
Le dossier ACI groupe industriel illustre la fragilité d’une partie de la sous‑traitance industrielle française, confrontée à des tensions financières et à la concurrence internationale. Pourtant, des solutions locales et industrielles peuvent émerger si les repreneurs présentent des projets solides, capables de conserver les compétences et d’investir dans la modernisation des moyens de production.
Suivre ce dossier permet d’anticiper les conséquences pour la filière mécanique régionale et d’engager des mesures de soutien adaptées. Les décideurs économiques et sociaux ont moins d’un mois pour peser sur les décisions qui façonneront l’avenir des sites concernés.
Sources et lectures complémentaires : articles de presse régionale et dépêches d’agence cités ci‑dessus, ainsi que synthèses économiques de la presse spécialisée. Voir notamment la couverture de France 3 Régions et l’analyse du Journal des Entreprises pour les chiffres et le calendrier judiciaire.






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