Station hydrogène au premier plan, port industriel en arrière‑plan au coucher du soleil
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Assises de l’hydrogène — mobilisation et trajectoires régionales (Hôtel de Région, 12 décembre 2025)

hydrogène Région Sud : lors des Assises régionales tenues à l’Hôtel de Région le 12 décembre 2025, la feuille de route régionale a été confirmée autour de quatre priorités : développer un réseau de stations hydrogène, soutenir les usages industriels, appuyer les projets portuaires et accélérer la décarbonation des procédés industriels. Ces orientations s’inscrivent dans un calendrier visant une montée en puissance d’ici 2030 et une structuration des filières locales.

Un cadrage politique clair : objectifs et priorités

Le Président de Région a rappelé que le Plan Hydrogène régional doit permettre de passer de démonstrateurs à des solutions industrielles et commerciales. Le plan priorise la création d’un maillage de points d’avitaillement, le soutien aux projets de mobilité lourde (poids‑lourds, cars), l’accompagnement des usages portuaires et la massification de la production d’hydrogène renouvelable ou bas‑carbone pour l’industrie. La Région avance aussi des dispositifs financiers pour accélérer les études et sécuriser les premiers déploiements.

État des projets structurants en Provence‑Alpes‑Côte d’Azur

La dynamique constatée en 2025 s’appuie sur plusieurs initiatives majeures. Au premier rang, le hub industriel de Fos‑sur‑Mer concentre des annonces importantes : alliance de promoteurs pour la production d’e‑SAF et d’hydrogène par électrolyse, projets de raccordement aux réseaux existants et études de valorisation des émissions. Des démarches de concertation et des études de faisabilité avancent pour les corridors interrégionaux et transfrontaliers.

Hubs de production et e‑SAF

Parmi les projets cités en 2025, l’initiative H4 Marseille Fos (co‑portée par des industriels du secteur énergétique et portuaire) vise la production d’e‑SAF à grande échelle et prévoit une capacité significative d’électrolyse. Selon les communiqués des porteurs, ce type de projet peut atteindre des capacités de production de plusieurs dizaines de milliers de tonnes d’e‑SAF/an (chiffres d’objectifs communiqués publiquement par acteurs). La Région met l’accent sur la synergie entre production d’hydrogène et usages locaux industriels pour limiter les besoins de transport sur longue distance.

Corridors et réseaux : BarMar, Hy‑Fen et HYnframed

Trois axes stratégiques sont régulièrement évoqués : le corridor transfrontalier BarMar (Barcelone–Fos), des liaisons régionales nommées Hy‑Fen, et des projets de mise en réseau locale comme HYnframed autour de la zone de Fos. Des études techniques publiées fin 2025 ont confirmé la faisabilité de certains tracés et identifié les verrous opérationnels : disponibilité d’électricité décarbonée, foncier, parcours réglementaire et acceptabilité locale. Pour en savoir plus sur l’avancement du projet BarMar, voir la présentation du projet BarMar / H2Med.

Des méthodes de financement et d’accompagnement activées

La Région combine aides directes, cofinancements européens et mobilisation d’outils nationaux (ex‑France 2030) pour réduire le risque initial des projets. Depuis 2020, plusieurs millions d’euros ont été dédiés à des études, démonstrateurs et premières capacités d’électrolyse. En 2025, la trajectoire financière s’oriente vers des soutiens ciblés pour les projets les plus matures, visant à débloquer des investissements privés massifs pour les phases 2026‑2030.

Le rôle des acteurs locaux

La Région travaille avec les opérateurs portuaires, les grands industriels (raffineries, chimie, ciment, sidérurgie), des énergéticiens, et des pôles de compétitivité. Le pôle Capenergies joue un rôle d’animation et d’appui technique pour labelliser des projets et les préparer aux appels à financement nationaux et européens.

Usages prioritaires : mobilité lourde, portuaire et procédés industriels

La feuille de route mise sur trois familles d’usages à fort impact CO2 :

  • Mobilité lourde : bus, cars et poids‑lourds. Des expérimentations locales évoluent vers des flottes commerciales et des plans d’avitaillement.
  • Usages portuaires et maritimes : avitaillement de navires, propulsion hybride ou à hydrogène, engins portuaires décarbonés.
  • Procédés industriels : substitution d’hydrogène gris par de l’hydrogène bas‑carbone pour les procédés thermiques et chimiques.

La massification de ces usages dépendra de la concordance entre offres locales de production et développement du maillage de stations. La Région insiste sur la nécessité d’un mix production‑stockage‑distribution coordonné à l’échelle locale et transrégionale.

Verrous techniques et enjeux d’acceptabilité

Les obstacles identifiés lors des Assises incluent :

  • la disponibilité d’électricité décarbonée pour alimenter les électrolyseurs (priorité à la planification des capacités renouvelables),
  • les enjeux d’eau et de gestion des ressources en zones industrielles,
  • le besoin de foncier viable près des sites consommateurs et des ports,
  • les procédures de concertation publique, notamment pour les projets autour de la ZIP de Fos, et la nécessité de réponses claires aux préoccupations locales.

Pour accompagner ce dialogue, des décisions de concertation ou d’étude (CNDP, enquêtes publiques) ont été déclenchées ou planifiées sur certains dossiers en 2025 — résultat d’un élargissement des phases préalables à la construction.

Points de vigilance pour les directeurs industriels

Pour un directeur industriel, la trajectoire régionale implique plusieurs implications opérationnelles : sécuriser l’accès à l’hydrogène bas‑carbone, anticiper l’intégration des équipements (brûleurs, reformeurs, stockage), et dialoguer avec les opérateurs de réseau et les autorités pour les calendriers d’approvisionnement. Les entreprises doivent aussi évaluer la compétitivité économique de solutions basées sur l’hydrogène par rapport à d’autres leviers de décarbonation (efficacité énergétique, électrification directe).

Exemples d’actions concrètes

Parmi les actions recommandées : lancer des études de substitution par hydrogène bas‑carbone, contractualiser des volumes via offtake agreements, et participer aux structures de gouvernance locales (clusters, comités techniques). Les retours d’expérience régionaux montrent qu’un montage financier combinant subventions, fonds propres et prêts privés accélère la mise en œuvre.

Ressources et références pour approfondir

Pour suivre l’évolution des projets et accéder aux fiches techniques, plusieurs ressources sont utiles : le dossier régional sur le Plan Hydrogène de la Région Sud, les présentations du projet transfrontalier BarMar / H2Med, et les synthèses d’acteurs nationaux comme France Hydrogène. Des communiqués techniques récents du promoteur NaTran fournissent également des repères sur la faisabilité technique de certains corridors.

Calendrier de déploiement attendu

La Région et les porteurs de projet tablent sur une séquence 2026‑2030 durant laquelle : plusieurs stations régionales seront opérationnelles, des capacités électrolytiques de taille industrielle seront mises en service sur le port de Fos, et des corridors tests permettront des échanges de volumes entre sites industriels. À l’horizon 2030, l’objectif est d’avoir une chaîne de valeur locale (production → distribution → usages) suffisamment mature pour réduire significativement les émissions des secteurs ciblés.

Perspectives opérationnelles à court terme

Les prochaines étapes concrètes pour les acteurs locaux sont : finaliser les études de faisabilité (technique, environnementale et socio‑économique), sécuriser des financements mixtes (public/privé), engager des accords d’offtake et planifier les raccordements électriques. Les décideurs régionaux insistent sur la coordination entre collectivités, opérateurs industriels et autorités de régulation pour lever les verrous d’ici 2026. Pour consulter un exemple de communiqué technique relatif aux études de faisabilité récentes, voir le communiqué de NaTran (faisabilité BarMar).

Enfin, la réussite de la trajectoire régionale reposera sur la capacité à aligner investissements publics et engagements privés, à déployer rapidement des infrastructures critiques (stations, réseaux, points d’interface portuaire) et à inscrire ces chantiers dans un calendrier lisible pour les industriels. Les Assises du 12 décembre 2025 ont rappelé ces lignes directrices et lancé la phase opérationnelle à court terme pour la transition hydrogène en Provence‑Alpes‑Côte d’Azur.

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