Novaparc Beauvais accueille une nouvelle vague d’implantations : quatre entreprises locales et un fournisseur d’hydrogène viennent confirmer la dynamique industrielle et bas‑carbone de la ZAC. L’annonce, faite par les élus et les acteurs économiques locaux début décembre 2025, illustre la montée en puissance d’un parc d’activités conçu pour articuler logistique, industrie légère et production d’énergie décarbonée.
Qui s’installe à Novaparc ?
Quatre sociétés locales ont choisi Novaparc pour étendre ou relocaliser leurs activités. Il s’agit de Vénèque (métallerie/tuyauterie), SBM (Société Beauvais Meubles), M.I.S. (sous‑traitance industrielle) et Technimeca (mécanique de précision). Ces entreprises prévoient des surfaces unitaires allant de 1 000 à 2 500 m² et des recrutements étalés sur 12 à 36 mois, soit plusieurs dizaines d’emplois directs à court terme.
La collectivité indique que la ZAC affiche désormais un taux de précommercialisation élevé (≈ 78%) et que ces dossiers viennent compléter un portefeuille d’acteurs déjà présent sur le site, porté par des opérations logistiques et industrielles de grande taille.
Le rôle du fournisseur d’hydrogène : Eneralys entre en scène
Le cinquième acteur annoncé est un fournisseur/producteur d’hydrogène, identifié localement comme Eneralys. L’entreprise reprend et relance un projet d’unité de production/distribution d’hydrogène vert prévu sur le parc. La fiche technique communiquée localement évoque une capacité de l’ordre de 1 tonne d’hydrogène par jour, obtenue via un électrolyseur situé sur site (ordre de grandeur : ~2,5 MW).
La production visera d’abord l’alimentation de flottes locales et de navettes aéroportuaires, ainsi que les usages logistiques lourds. Le calendrier prévisionnel permet d’espérer une mise en service opérationnelle autour de 2026, sous réserve des autorisations administratives et des financements complémentaires.
Pour retrouver le détail de l’annonce locale, voir l’article du Courrier Picard sur les implantations à Novaparc.
Pourquoi un producteur d’hydrogène à Novaparc ?
L’implantation vise à créer un écosystème énergétique local : toitures photovoltaïques, biométhane, géothermie et unités d’électrolyse pour fournir de l’électricité décarbonée et de l’hydrogène vert aux usages industriels et mobilité. Ce modèle doit favoriser l’autonomie énergétique partielle du parc et réduire l’empreinte carbone des opérations logistiques.
Chiffres clés et investissements
- Capacité hydrogène annoncée : ~1 t/j (électrolyseur ~2,5 MW).
- Taux de précommercialisation de la ZAC : ≈78%.
- Surface logistique évoquée pour certains projets : ~110 000 m².
- Surface photovoltaïque planifiée : 64 000–67 000 m² en toiture.
- Montant d’investissement public/privé estimé pour le pôle logistique & Green Hydrogen Park : ordre de 20 M€ pour les premiers lots d’infrastructures.
- Objectif d’emplois sur la ZAC : jusqu’à 4 000 emplois à maturité du site selon la collectivité.
Impacts économiques et créations d’emplois
L’arrivée de ces nouveaux acteurs doit générer des effets directs (emplois, commandes locales) et indirects (sous‑traitance, services). Les PME locales qui déménagent ou étendent leur surface prévoient en moyenne une hausse d’effectifs de 15–30% sur 2 à 3 ans. À l’échelle de l’agglomération, les élus tablent sur une accélération des recrutements dans les métiers de la logistique, de la maintenance industrielle et des services énergétiques.
La présence d’un producteur d’hydrogène est également stratégique : elle peut faciliter la transition des transporteurs locaux vers des motorisations H2 pour les poids lourds, réduisant les émissions liées à la logistique régionale.
Le cadre stratégique et les soutiens publics
Novaparc s’inscrit dans les priorités régionales et nationales en faveur de la transition énergétique et de la réindustrialisation des territoires. Des dispositifs comme France 2030 ou des appels à projets régionaux peuvent cofinancer des démonstrateurs de production d’hydrogène et d’autoconsommation photovoltaïque.
La collectivité locale a réaffirmé son rôle d’accompagnateur pour le foncier, l’aménagement et la mise en relation avec les financeurs privés. Un dossier technique et financier complet sera nécessaire pour débloquer les aides et finaliser les plans d’investissement.
Risques et fragilités : la filière hydrogène sous surveillance
La filière française d’hydrogène a connu en 2025 des épisodes de turbulence (liquidations et retards chez certains acteurs). La reprise d’un dossier par Eneralys illustre la recomposition en cours, mais aussi la nécessité d’anticiper les risques financiers et techniques : accès au réseau électrique, obtention des permis, coûts d’investissement des électrolyseurs et filières de distribution.
Une enquête nationale récente sur la santé de la filière souligne que la viabilité des projets H2 dépendra des capacités de portage industriel et de la sécurisation des financements. Pour contexte, lire une analyse sur les difficultés rencontrées par des acteurs du secteur : enquête sur la liquidation d’Arhyze et la filière.
Comparaisons et modèles inspirants
Des parcs d’activités européens combinant photovoltaïque en toiture et électrolyseur montrent des gains d’autonomie énergétique de l’ordre de 20–40% des besoins électriques, tout en fournissant de l’hydrogène pour flottes locales. Novaparc vise une trajectoire similaire, adaptée à l’échelle territoriale du Beauvaisis.
Réactions locales et gouvernance du projet
Les acteurs institutionnels locaux saluent l’étape : élus, chambre de commerce et syndicats patronaux voient dans ces implantations un signe de confiance des entrepreneurs dans le projet Novaparc. Les démarches de concertation avec les riverains et la chefferie des autorisations environnementales sont en cours.
Pour une synthèse plus approfondie et la mise en perspective du dossier hydrogène à Beauvais, un dossier explicatif est disponible localement : reportage La Gazette France sur Novaparc, ainsi qu’un reportage technique consacré à la station H2 : reportage L’Observateur de Beauvais.
Enjeux pour les fournisseurs et la chaîne d’approvisionnement
L’industrialisation d’une unité H2 sur site implique une chaîne d’approvisionnement locale (maintenance électrolyseur, stockage, embouteillage ou distribution en station). Cela ouvre des opportunités pour des prestataires régionaux et pour des contrats de long terme avec des transporteurs et chargeurs.
Perspectives à moyen terme pour le territoire
À 3–5 ans, si les calendriers sont respectés, Novaparc devrait consolider sa position comme pôle logistique et énergétique régional, hébergeant des acteurs de la supply chain et des services à faible intensité carbone. L’implantation d’un producteur d’hydrogène peut déclencher des conversions technologiques (véhicules H2) et attirer des investissements complémentaires dans les filières mécaniques et de stockage.
Cependant, la matérialisation pleine du scénario dépendra de critères précis : sécurisation des financements, obtention des autorisations environnementales, et montée en compétence des ressources humaines locales pour l’exploitation H2.
Ce qu’il faut surveiller dans les prochains mois
- Finalisation des permis de construire et des autorisations environnementales pour l’unité d’électrolyse.
- Validation des calendriers de construction des bâtiments industriels et logistiques.
- Mobilisation des financements publics/privés autour du démonstrateur hydrogène.
- Évolution des recrutements et des formations locales sur les métiers H2 et logistique.
Regard prospectif et opportunités
En réassort du dossier, la trajectoire du parc Novaparc doit être lue comme un signal : une ZAC qui combine foncier attractif, grandes surfaces photovoltaïques et une logique d’approvisionnement en hydrogène vert peut devenir un modèle pour d’autres territoires de taille moyenne. Le rôle d’opérateurs comme Eneralys sera déterminant pour transformer des intentions en production réelle.
Pour approfondir
Sources locales et documents de référence : l’article du Courrier Picard, le dossier de contexte publié par La Gazette France, le reportage technique de L’Observateur de Beauvais et la présentation d’Eneralys.
Prochaines étapes pour les acteurs locaux
Les mois à venir seront consacrés à la contractualisation des baux, aux permis et au montage financier des installations énergétiques. Les directeurs industriels et les investisseurs territoriaux suivront de près la maturation de l’unité H2 et les premiers recrutements annoncés par les PME.
Une opportunité pour la chaîne régionale
Si les conditions sont réunies, Novaparc peut devenir un catalyseur de la relocalisation industrielle et une vitrine pour des solutions logistiques moins émettrices. Le défi principal reste d’appliquer la feuille de route technique et financière pour que les promesses d’emplois et de production d’hydrogène deviennent bien des réalités opérationnelles.






Laisser un commentaire