Lacto Sérum Verdun a accueilli la visite de Bruno Bonnell, en charge du plan France 2030, qui a mis l’accent sur les projets industriels et la trajectoire de décarbonation du site. Cette visite souligne la volonté de relier dispositifs publics et investissements privés afin d’accélérer la modernisation des procédés et la compétitivité à l’export.
Un déplacement de terrain pour promouvoir France 2030
Le déplacement de Bruno Bonnell s’inscrit dans une série de visites destinées à présenter les opportunités de financement offertes par le plan national. Avec un budget engagé de 54 milliards d’euros au niveau national, France 2030 vise à soutenir les projets d’innovation, de transition énergétique et de relocalisation industrielle.
Lors de son intervention, Bonnell a rappelé qu’une partie des enveloppes restait mobilisable pour des projets structurants de type amélioration énergétique, numérisation des lignes et montée en gamme productrice d’exports.
Le site de Verdun : capacités, emplois et export
Le site de Lacto Sérum Verdun fait partie de la filière de transformation du lactosérum du groupe. Les chiffres évoqués lors de la visite donnent une image nette : environ 140 emplois sur le site, des investissements cumulés d’environ 62 millions d’euros depuis 2016 et une orientation forte vers l’export (une part notable de la production est destinée aux marchés asiatiques).
La spécialisation industrielle du site repose sur des équipements de séchage performants. La tour de séchage récemment modernisée augmente la capacité et la régularité des poudres produites, tout en réduisant les émissions liées aux poussières.
Décarbonation : la centrale solaire thermique en exemple
Parmi les initiatives présentées, la centrale solaire thermique NewHeat, mise en service il y a quelques années, fournit environ 8 GWh/an de chaleur process et a permis, selon les bilans partagés, de réduire les émissions d’environ 2 000 tonnes de CO2 par an pour le site. Ce type d’installation illustre une logique multi-leviers : chaleur renouvelable, récupération d’énergie et optimisation des consommations.
Pour plus de détails techniques et un bilan d’exploitation, voir le compte-rendu de la visite technique accessible sur le site de Le Journal des Entreprises sur la centrale solaire thermique.
Vers une stratégie énergétique plurielle
La direction du site a expliqué que la centrale solaire est un premier composant d’une stratégie d’ensemble : études de chaufferie biomasse, pilotage plus fin des besoins vapeur, et intégration de systèmes de stockage thermique. L’objectif affiché est de réduire significativement l’intensité carbone tout en préservant la continuité industrielle.
Financements et trajectoire d’investissement
La visite a servi aussi de tribune pour rappeler le rôle des co-financements : aides publiques (France 2030), subventions locales et capitaux propres du groupe. Dans ce cadre, Bruno Bonnell a incité les industriels à candidater aux appels à projets et à structurer des dossiers montrant impact carbone et potentiel d’export.
Le positionnement régional du site de Verdun permet de bénéficier d’écosystèmes locaux (filières laitières, sous-traitance, logisticiens) et d’orienter les investissements vers des gains de productivité et de durabilité.
Impacts économiques et sociaux pour le Grand Est
À l’échelle du territoire, les initiatives portées par Lacto Sérum Verdun visent à consolider l’emploi industriel, soutenir les éleveurs locaux et maintenir des flux d’exportation. Le maintien d’environ 140 emplois est accompagné d’efforts de formation professionnelle pour accompagner la montée en compétences des opérateurs sur des process plus automatisés et moins carbonés.
La dynamique du site s’insère dans un mouvement plus large du groupe : des annonces récentes évoquent un plan global d’investissements de l’ordre de 1 milliard d’euros d’ici 2030 pour moderniser plusieurs usines françaises, ce qui renforce la visibilité des perspectives de développement local.
Effets multiplicateurs régionaux
- Maintien et création d’emplois directs et indirects (logistique, maintenance, ingénierie).
- Effets sur l’approvisionnement local : sécurisation des achats de lait et de lactosérum.
- Attractivité pour de nouveaux fournisseurs de technologies propres (stockage thermique, instrumentation, automatisation).
Risques, freins et conditions de succès
La réussite des projets dépend de plusieurs facteurs : la robustesse des dossiers de financement, la qualité des partenariats locaux, la maîtrise des délais de mise en œuvre et la capacité à démontrer des réductions d’émissions mesurables. La volatilité des prix de l’énergie et les contraintes réglementaires liées aux émissions industrielles restent également des facteurs à surveiller.
Pour renforcer la faisabilité, la direction du site mise sur des contrats d’approvisionnement long terme pour des solutions renouvelables et sur la modularité des investissements pour limiter le risque industriel.
Réactions des acteurs locaux et perspectives
La visite a été l’occasion d’échanges avec les élus et partenaires économiques de la région Grand Est, attachés à préserver l’activité industrielle sur le territoire. Les retours convergent vers la nécessité d’aligner les budgets publics et privés pour maximiser l’impact territorial et environnemental.
Les perspectives à court terme incluent la poursuite de la modernisation des lignes de séchage, l’optimisation énergétique et la montée en gamme des produits destinés à l’export, notamment vers l’Asie.
Ressources et lectures complémentaires
Pour consulter le reportage original sur la visite, lire l’article du quotidien local L’Est Républicain : visite à Lacto Sérum Verdun. Un résumé technique de la centrale solaire est disponible sur la page de l’ATEE présentant la visite technique : ATEE — visite et bilan technique. Enfin, pour le cadrage national des investissements du groupe, voir l’analyse publiée sur La France Agricole sur les investissements Lactalis.
Un horizon de transition industrielle
La visite de Bruno Bonnell à Lacto Sérum Verdun illustre la nécessité d’assurer une convergence entre ambition publique et capacité d’investissement privée. Les projets énergétiques et de modernisation du site montrent une trajectoire plausible vers une industrie laitière moins carbonée, à condition d’un pilotage financier et technique rigoureux.
Points d’attention pour les décideurs
- Structurer des dossiers de subvention robustes et mesurables en réduction d’émissions.
- Favoriser les partenariats locaux pour sécuriser les approvisionnements et la supply chain.
- Accompagner les salariés par la formation face à l’automatisation et aux nouvelles technologies.
Ouverture : à moyen terme, l’articulation entre financements publics comme France 2030 et plans d’investissement privés pourrait servir de modèle pour d’autres sites agro-industriels en France, à condition d’atteindre des résultats concrets en termes d’émissions et de compétitivité.






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