cybersécurité Hauts‑de‑France : aux Rendez‑vous des entrepreneurs, ce thème a été présenté comme un enjeu opérationnel et financier majeur pour les TPE et les PME de la région. Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’un diagnostic rapide, sur l’accès aux aides et sur la mise en place de mesures techniques et organisationnelles simples mais efficaces. Ce premier paragraphe pose l’idée essentielle : la cybersécurité n’est plus une option, elle est une exigence pour préserver l’activité et la réputation des entreprises.
Pourquoi la cybersécurité devient prioritaire dans les Hauts‑de‑France
Les entreprises régionales, selon les retours formulés lors de la rencontre, subissent des tentatives d’intrusion, des campagnes de phishing et des attaques par rançongiciel. Les acteurs présents ont rappelé que 70 % des attaques ciblent aujourd’hui des structures de moins de 250 salariés (chiffre observé dans les synthèses nationales 2024–2025). Les conséquences sont concrètes : interruption d’activité, perte de données et coûts de restauration pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros pour une PME.
Impacts financiers et organisationnels
Une attaque peut générer des coûts directs (ransom, consultants, restauration) et indirects (perte de clients, panne de production). Les dirigeants présents ont évoqué des cas récents dans l’agro‑industrie et la logistique, secteurs importants des Hauts‑de‑France, où une indisponibilité de 48 heures a entraîné des pertes estimées à plus de 30 000 € pour des PME locales.
Dispositifs d’accompagnement : locaux et nationaux
Au micro de la salle, plusieurs intervenants ont détaillé les outils disponibles pour aider les entreprises à monter en compétence. Le mot‑clé est le diagnostic : il ouvre l’accès à des aides pour la mise en œuvre. Parmi les dispositifs cités figurent le Pass Cyber régional et le dispositif national Cyber PME, opéré par Bpifrance en lien avec la DGE et l’ANSSI.
Le Pass Cyber région Hauts-de-France propose des volets Formation, Conseil et Investissement : prise en charge partielle des formations, audits de cybersécurité éligibles, et soutiens pour l’achat d’équipements ou de services. La prise en charge annoncée peut couvrir environ 50 % des coûts de formation, avec des plafonds variables selon l’action.
Le dispositif Cyber PME Bpifrance structure l’accompagnement en deux phases : un diagnostic (phase A) puis une aide à la mise en œuvre (phase B). En 2025, des appels à projets ont prévu des subventions pour financer jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros de travaux de sécurisation pour les PME retenues.
Rôle de l’ANSSI et des ressources nationales
L’ANSSI continue de diffuser des parcours et des guides pratiques à destination des petites structures. Les ressources accessibles en ligne permettent d’effectuer un premier diagnostic et d’orienter vers des prestataires qualifiés. Pour accéder aux outils et aux bonnes pratiques, la référence officielle reste utile pour établir une feuille de route simple et priorisée.
Consultez également les ressources ANSSI parcours cyber pour repérer les étapes de sécurisation prioritaires et les contacts utiles.
Retours d’expérience : que disent les entreprises locales ?
Plusieurs chefs d’entreprise intervenus ont expliqué comment un diagnostic initial avait permis de réduire immédiatement les risques. Actions simples citées : mise à jour des systèmes (patching), renforcement des accès via double authentification, sauvegardes automatisées externalisées et formation de 1 à 2 heures des équipes commerciales et administratives.
Des cas concrets présentés lors de la séance : une PME industrielle a réduit de 60 % ses alertes critiques après mise en place d’un plan d’hygiène numérique et l’achat d’un pare‑feu cloud. Une TPE de services a évité une tentative de fraude financière grâce à la détection d’un email de spear‑phishing ; la perte potentielle évaluée était de 18 000 €.
Bonnes pratiques immédiatement actionnables
- Effectuer un diagnostic (audit ou autodiagnostic) pour prioriser les actions.
- Former le personnel : 1 formation courte par trimestre pour sensibiliser aux risques.
- Sauvegarder régulièrement les données critiques et tester la restauration.
- Mettre à jour systèmes et logiciels au moins une fois par mois.
- Activer l’authentification forte pour les accès distants (MFA).
Financements et aides : chiffres et modalités
Les intervenants ont rappelé que les aides ne remplacent pas la décision stratégique de sécuriser l’entreprise, mais qu’elles réduisent significativement le coût d’entrée. Exemples chiffrés présentés : compensations de formation jusqu’à 50 %, aides à l’investissement subventionnant 30 % des dépenses selon les programmes régionaux, et plafonds variables entre 900 € et 4 500 € pour certaines opérations régionales. Sur le plan national, les enveloppes Cyber PME en 2025 proposaient des aides significatives pour des projets structurants.
Pour candidater, le diagnostic est souvent un préalable : il permet d’identifier les chantiers prioritaires et d’argumenter la demande de subvention. Les structures intéressées sont invitées à se rapprocher de leur CCI, de leur CCI locale ou du guichet Bpifrance pour vérifier l’éligibilité.
Compétences et prestataires : comment choisir ?
La demande croissante a fait émerger une offre locale de prestataires. Les critères de sélection recommandés par les intervenants : certifications, références sectorielles, capacité à livrer un plan d’actions priorisé et prix transparent. Les petites entreprises doivent privilégier des prestataires capables de proposer des formations adaptées au terrain et des interventions rapides en cas d’incident.
Labels et qualifications utiles
Pour limiter le risque, recherchez des prestataires disposant d’une qualification reconnue (ex. qualification ANSSI, prestations labellisées ou références Bpifrance). Un prestataire retenu doit fournir un rapport clair contenant un plan de remédiation chiffré et des priorités d’intervention.
Conséquences RH et gouvernance
La cybersécurité impose des choix de gouvernance : nomination d’un référent interne, définition de procédures de gestion des incidents, et sensibilisation des équipes. Les DRH présents ont signalé la montée en importance de la compétence numérique dans les fiches de poste, la nécessité d’un plan de formation continue et l’impact sur les clauses contractuelles vis‑à‑vis des fournisseurs.
Recrutement et formation
Pour 1 dirigeant sur 3, la difficulté est de trouver des profils qualifiés localement. Les solutions proposées incluent la formation interne, l’usage de prestataires mutualisés, ou le recours à des centres de compétences régionaux pour des interventions ponctuelles.
Perspectives pour les dirigeants
Les échanges des Rendez‑vous des entrepreneurs ont confirmé une réalité : la cybersécurité Hauts‑de‑France est devenue un sujet transversal qui concerne l’IT, la production, la finance et les ressources humaines. Les dirigeants sont encouragés à engager un diagnostic cybersécurité dans les 3 à 6 prochains mois pour bénéficier des dispositifs d’aide en vigueur et limiter les risques financiers et opérationnels.
Pour approfondir, le compte‑rendu local et les ressources présentées lors de l’événement sont disponibles via le compte-rendu Courrier Picard et les pages officielles des dispositifs régionaux et nationaux.
En somme, la mise en place d’un plan de base — diagnostic, sauvegardes, MFA, formation — et la mobilisation des aides (régionales et nationales) constituent un investissement rentable : réduction des risques et préservation de la continuité d’activité.






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