Banque des Territoires Saint‑Nazaire : à Saint‑Nazaire, la signature d’une convention le 28 novembre 2025 marque un nouveau tour de vis pour soutenir la transition industrielle locale. La Banque des Territoires cofinance aujourd’hui trois actions ciblées — pour un total de 64 000 € en 2025 — visant la décarbonation industrielle, l’innovation et l’adaptation des compétences numériques des salariés industriels.
Un « effet de levier » pensé pour l’industrie locale
La convention, conclue entre la collectivité et la Banque des Territoires dans le cadre du dispositif Territoires d’Industrie, garantit un accompagnement financier et technique jusqu’en 2027. L’objectif affiché est double : accélérer des projets de transition bas carbone et structurer une offre d’accompagnement (diagnostics, plateformes, études) à faibles coûts d’entrée pour les entreprises.
Trois projets emblématiques soutenus en 2025
- Plateforme de décarbonation portée par le Pôle Achats Supply Chain Atlantique (PASCA) : outil de mise en relation et d’outils pratiques pour réduire l’empreinte carbone des achats et process industriels.
- Plateforme « Je choisis ma French Tech locale » portée par la French Tech Saint‑Nazaire La Baule Pornic, visant à référencer et rapprocher 133 startups et prestataires numériques des besoins industriels.
- Étude sur les besoins en compétences numériques menée par le BlueLab pour cartographier les compétences à développer et orienter les formations professionnelles.
Ces trois initiatives représentent un budget consolidé de 64 000 € pour 2025, réparti en cofinancements municipaux et par la Banque des Territoires.
Contexte régional : un écosystème en mutation
Saint‑Nazaire s’inscrit dans un territoire fortement industrialisé (construction navale, métallurgie, équipementiers) où la transition bas carbone est une urgence opérationnelle. Le tissu local bénéficie d’appels à projets nationaux comme France 2030 et de dispositifs régionaux consacrés aux zones industrielles bas carbone, notamment pour la Loire‑Estuaire.
Sur le plan énergétique, les études territoriales récentes font état d’une montée des besoins électriques d’ici 2030, nécessitant des adaptations d’infrastructure et des stratégies de gestion de la demande pour limiter les émissions.
Un cadre d’appui national et régional
La Banque des Territoires joue ici un rôle d’« effet de levier » financier et d’ingénierie : au niveau régional, son bilan 2024 indique une montée en puissance des financements et des actions dédiées à la transition (investissements et accompagnement). Ces moyens complètent les aides France 2030 orientées vers les démonstrateurs et l’électrification des procédés.
Impacts attendus sur l’emploi et les compétences
La décision de cofinancer une étude sur les compétences numériques répond à un constat récurrent : les entreprises industrielles locales manquent souvent de ressources formées aux outils numériques (data, automatisation, cybersécurité). Cette cartographie par le BlueLab doit permettre de prioriser les formations et d’orienter les investissements pédagogiques sur 2026‑2027.
Chiffres et priorités
Quelques repères chiffrés : 3 projets soutenus en 2025 ; 64 000 € au total ; convention signée le 28 novembre 2025 ; appui garanti jusqu’en 2027. Ces chiffres illustrent une stratégie de petits jalons financiers pour lancer des démonstrateurs, plutôt qu’un financement massif d’infrastructures.
Comment fonctionnera la plateforme de décarbonation ?
La plateforme pilotée par le Pôle Achats Supply Chain Atlantique (PASCA) vise à proposer :
- Des diagnostics simples et standardisés pour estimer les gains potentiels par action.
- Un annuaire de prestataires et d’offres bas carbone.
- Des retours d’expérience et des guides méthodologiques pour les PME/ETI industrielles.
Ce service doit faciliter l’adhésion des entreprises à des démarches de réduction d’émissions, en limitant les coûts d’entrée et en mutualisant l’expertise. Le PASCA est également à l’origine d’événements de sensibilisation sur le sujet.
Innovation et marchés numériques : le rôle de la French Tech
La French Tech Saint‑Nazaire La Baule Pornic met en visibilité 133 acteurs numériques via la plateforme « Je choisis ma French Tech locale ». L’intention est claire : rapprocher startups et industriels pour accélérer l’émergence de solutions (optimisation énergétique, maintenance prédictive, jumeaux numériques).
Cas d’usages prioritaires
Parmi les cas d’usage identifiés figurent la maintenance prédictive (réduction des temps d’arrêt), l’optimisation énergétique des lignes et l’intégration de capteurs pour le pilotage en temps réel. Ces leviers permettent de cumuler gains industriels et baisse d’émissions.
Risques, limites et leviers pour amplifier l’effet
Les montants engagés restent modestes au regard des besoins d’investissement lourds (infrastructures, électrification, hydrogène). Pour transformer ces premiers jalons en dynamique pérenne, plusieurs leviers sont identifiés :
- Massifier les financements pour soutenir des projets d’infrastructures (électrification, stockages).
- Renforcer l’ingénierie locale pour accompagner la mise à l’échelle (chemin critique technique et réglementaire).
- Coordonner les acteurs (collectivités, opérateurs énergétiques, financeurs) autour de feuilles de route partagées.
- Orienter les formations vers les compétences numériques et bas carbone identifiées par le BlueLab.
Références et ressources pour approfondir
Pour aller plus loin, plusieurs sources détaillent l’initiative et le contexte :
- Communiqué de la Ville de Saint‑Nazaire sur le cofinancement (28‑11‑2025).
- Bilan 2024 de la Banque des Territoires (Pays de la Loire), qui détaille les volumes d’intervention régionaux.
- Site du PASCA : ressources sur achats responsables et actions de décarbonation.
- Nantes Saint‑Nazaire Développement : analyses territoriales sur l’énergie et les besoins industriels.
Les leviers à actionner localement
La présence de la Banque des Territoires à Saint‑Nazaire crée un cadre favorable pour démarrer et tester des solutions. Toutefois, la conversion de ces premières actions en transformation durable nécessite d’agréger des projets plus ambitieux et d’identifier des sources de financements complémentaires (fonds nationaux, Europe, investisseurs privés).
Au plan opérationnel, les dirigeants industriels locaux — directeurs techniques, achats, QSE — peuvent s’appuyer dès aujourd’hui sur la plateforme PASCA pour des diagnostics rapides, sur la French Tech pour des partenaires numériques et sur la cartographie du BlueLab pour cibler la formation des équipes. Ces outils constituent des points d’entrée concrets pour transformer l’intention en projets chiffrés et planifiés.
Pour aller plus loin
Les acteurs publics et privés devront maintenir la cadence : multiplier les démonstrateurs, faciliter l’accès au financement de moyen terme et harmoniser les priorités territoriales. Si la somme engagée en 2025 reste limitée (64 000 €), elle vise à produire un effet catalyseur. Le test, l’évaluation et la montée en charge seront les prochains enjeux à surveiller pour mesurer l’efficacité réelle de ce soutien.






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