Salon de l'emploi en Occitanie 2025, recruteur et candidate en entretien
, ,

Occitanie : baisse des projets d’embauche en 2025, quelles conséquences pour les secteurs clés ?

embauches Occitanie 2025 : la région voit ses projets de recrutement fléchir sensiblement pour 2025, avec une estimation d’environ 218 000 intentions de recrutement, soit un recul d’environ 16,7 % par rapport à 2024. Ce diagnostic, observé dans les enquêtes régionales et les bilans départementaux, affecte autant les grandes agglomérations que les territoires ruraux mais avec des intensités diverses selon les secteurs.

Chiffres clés et contexte régional

Les dernières estimations locales et nationales dressent un tableau clair : la France affiche une baisse généralisée des intentions d’embauche pour 2025 (-12,5 % au plan national), mais l’Occitanie subit une contraction plus forte que la moyenne. Parmi les données marquantes : 218 000 projets de recrutement en Occitanie pour 2025, 64 % des projets concentrés dans les services et une part saisonnière d’environ 43 % des recrutements projetés.

À cela s’ajoutent des variations sectorielles prononcées : la construction est attendue en recul de près de 33 %, les services aux entreprises perdent environ 22 % de projets et l’hôtellerie-restauration recule d’environ 17 %. Ces chiffres proviennent d’analyses régionales consolidées et de synthèses publiées début 2025.

Quels secteurs restent prioritaires malgré la baisse ?

Si les volumes globaux diminuent, certains métiers continuent d’afficher une tension persistante : aides à domicile, aides-soignants, infirmiers, agents d’entretien et métiers de la restauration. Ces postes restent prioritaires pour les actions d’attractivité et de formation, car ils combinent besoin structurel d’effectifs et fortes difficultés de recrutement.

Santé et soins à la personne

Les métiers du soin restent en forte demande : hôpitaux, EHPAD, et services à domicile multiplient les offres. Malgré la contraction générale des embauches, la persistance de départs à la retraite et l’intensification des besoins de soins maintiennent la tension sur ces profils.

Restauration, propreté et services

La restauration et la propreté restent affectées par la saisonnalité et la rotation élevée des postes. Les employeurs plaident pour des réponses combinant rémunération, conditions de travail et formation accélérée pour réduire le turnover.

Disparités territoriales : où la baisse frappe le plus ?

La baisse n’est pas homogène : certains départements (exemples récents : Hérault, Pyrénées-Orientales) affichent des dynamiques d’emploi plus fragiles, tandis que d’autres territoires conservent davantage de résilience grâce à des bassins d’emploi plus diversifiés. Au deuxième trimestre 2025, les données régionales montrent une légère diminution du nombre de demandeurs d’emploi (-2,0 % sur le trimestre), mais la situation reste contrastée selon les cantons et les bassins d’emploi.

Mesures publiques et réponses locales

Face au ralentissement des embauches, l’État et les collectivités locales multiplient les dispositifs d’accompagnement. En Occitanie, France Travail déploie des offres de pilotage et d’appui aux recruteurs (numéro unique, conseillers dédiés), et des plans départementaux d’insertion se renforcent : exemple notable, une convention d’insertion dotée de 6,9 M€ pour le Gard annoncée fin 2025.

Les entreprises peuvent s’appuyer sur des dispositifs de montée en compétences : parcours de formation, Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE), Méthode de Recrutement par Simulation (MRS) et immersion en entreprise. Ces leviers visent à réduire le décalage entre profils disponibles et compétences requises.

Pour consulter une synthèse régionale des projections et explications, voir notamment la synthèse diffusée par analyse régionale des embauches en Occitanie et le panorama national sur la baisse des intentions publié par Banque des Territoires.

Impact pour les directions RH et les directeurs industriels

Pour un directeur industriel, la contraction des volumes d’embauche n’annule pas les enjeux de recrutement opérationnel. Il s’agit plutôt d’adapter les pratiques RH pour :

  • Prioriser postes critiques (production, maintenance, qualité) et identifier profils substituables ou requalifiables.
  • Renforcer la fidélisation (réduction du turnover) via amélioration des conditions, primes ciblées et gestion préventive des compétences.
  • Activer la formation interne et les parcours hybrides (alternance, modules courts) pour pallier la pénurie de profils immédiatement opérationnels.

Recommandations opérationnelles

Concrètement, les directions industrielles peuvent mettre en oeuvre dès maintenant :

  • Des audits internes des compétences sur 6 à 12 mois pour prioriser les besoins.
  • La mise en place de parcours de formation de 4 à 12 semaines pour postes techniques, couplés à des aides financières ou exonérations disponibles localement.
  • L’utilisation de techniques modernes de sourcing (recrutement par simulation, viviers internes, cooptation rémunérée) pour optimiser le taux de réussite des recrutements.

Exemples d’initiatives locales et partenariats

Des initiatives récentes illustrent les réponses possibles : conventions locales d’insertion, partenariats entre collectivités et branches professionnelles pour financer la formation, dispositifs d’immersion en entreprise, et actions de reclassement pour publics éloignés de l’emploi. Pour un suivi institutionnel, la DREETS Occitanie publie des données territorialisées utiles aux recruteurs et décideurs.

Le renforcement des politiques d’offre (France Travail Pro, conseillers dédiés) et des dispositifs financiers départementaux (ex. plan insertion Gard) constituent des leviers concrets pour accompagner TPE/PME et ETI dans leurs recrutements.

Risques et opportunités pour la filière industrielle

Risk : une baisse prolongée des recrutements peut freiner des projets de modernisation si les entreprises ne parviennent pas à trouver de compétences pour mener des chantiers d’automatisation ou de maintenance critique. Opportunité : contexte propice à l’investissement dans la formation interne et la mutualisation de viviers de compétences à l’échelle des bassins d’emploi (mutualisation formation inter-entreprises, CFA partenaires).

Ce que doivent retenir les décideurs locaux

Trois priorités émergent pour les décideurs publics et privés :

  1. Concentrer les moyens sur les métiers en tension identifiés (santé, aide à la personne, services essentiels).
  2. Amplifier l’offre de formation courte et certifiante avec des débouchés assurés, notamment en alternance.
  3. Déployer des réponses territoriales coordonnées (collectivités, OPCO, branches) pour accélérer les recrutements saisonniers et pérenniser les emplois.

Perspectives à court et moyen terme

À court terme (6-12 mois), les entreprises doivent s’attendre à une pression accrue sur les coûts de recrutement pour les profils clés et à une priorisation des embauches indispensables. À moyen terme (12-36 mois), si les dispositifs de formation et d’attractivité sont efficaces, la région peut stabiliser les tensions sur les métiers prioritaires et limiter l’impact du recul global des volumes.

Ressources complémentaires

Pour approfondir les données et actions présentées : consultez la synthèse régionale mentionnée précédemment, la note nationale sur les intentions d’embauche publiée par Banque des Territoires, et le retour d’expérience local sur le plan emploi du Gard dans la couverture du Journal Toulousain.

Prochaines étapes pour les entreprises

Anticiper, prioriser et mesurer : les entreprises qui adapteront rapidement leurs politiques RH (audit compétences, formation accélérée, fidélisation) limiteront l’impact du ralentissement des embauches. La coopération territoriale, via des dispositifs partagés de formation et de recrutement, apparaîtra comme un levier gagnant pour stabiliser l’emploi dans les prochains trimestres.

Ouverture sur l’évolution du marché

Le rythme des embauches en Occitanie en 2025 reflète un ajustement conjoncturel mais laisse apparaître des fragilités structurelles sur plusieurs métiers clés. Surveiller l’évolution trimestrielle des indicateurs, renforcer les politiques d’attractivité et intensifier les partenariats formation-entreprise seront déterminants pour transformer ce ralentissement en opportunité de montée en compétence régionale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share via
Copy link