Dans plusieurs établissements d’Auvergne‑Rhône‑Alpes, des terminales passent le bac tout en étant suivis par un mentor en entreprise. Ce dispositif, mêlant accompagnement individuel et contacts professionnels, vise à améliorer l’orientation et l’insertion professionnelle des jeunes tout en mobilisant les ressources des entreprises locales.
Un dispositif qui se développe : chiffres et cadre national
Le recours au mentorat s’inscrit dans le plan national « 1 jeune, 1 mentor », lancé au niveau gouvernemental. Le dispositif a massifié l’accompagnement : on est passé d’ordres de grandeur de 30 000 jeunes accompagnés au démarrage à plus de 160 000 bénéficiaires en 2023, avec un objectif public visant environ 200 000 jeunes par an dans les années proches. Ces chiffres montrent une montée en charge rapide et une intégration du mentorat comme outil d’égalité des chances.
Qui sont les acteurs ?
Le maillage repose sur des associations spécialisées (par exemple Télémaque, C’Possible, et le Collectif Mentorat) et sur la plateforme nationale. Ces acteurs sont soutenus par des dispositifs publics et par la mobilisation d’entreprises via des plans RSE. Pour comprendre le fonctionnement national, la plateforme officielle recense les associations et les outils de mobilisation : page officielle 1jeune1mentor.
Cas régionaux : témoignages et retours en Auvergne‑Rhône‑Alpes
La presse régionale a documenté des expériences concrètes. À Grenoble et dans le département de l’Isère, plusieurs terminales ont été suivis par des salariés mentors, qui ont apporté un accompagnement spécifique en parallèle de la préparation du bac. Un article local met en valeur ces parcours comme des exemples d’un partenariat réussi entre lycées et entreprises : reportage du Dauphiné Libéré.
Exemples concrets
Dans plusieurs cas, un salarié d’un groupe industriel régional a accompagné un élève de terminale technique pendant l’année scolaire, en donnant du temps pour des conseils de méthode, une découverte des processus industriels et un parrainage pour l’orientation post‑bac. Les témoignages indiquent que le suivi a souvent porté sur trois axes : préparation aux épreuves, clarification du projet d’études et premiers repères dans le monde du travail.
Impacts mesurés : orientation, réussite et insertion
Les retombées attendues du mentor en entreprise sont multiples. Les évaluations nationales et locales montrent des effets positifs sur l’orientation et la confiance des jeunes : augmentation du taux d’inscription en études supérieures et meilleure connaissance des métiers. L’INJEP a publié des éléments d’évaluation qui soulignent la diversité des résultats selon les modèles d’accompagnement et l’importance de la formation des mentors pour maximiser l’impact. Pour consulter les éléments d’analyse, voir le rapport d’évaluation : évaluation INJEP.
Quelques chiffres clés
- 160 000 jeunes accompagnés (2023) au niveau national.
- Objectif public : ~200 000 jeunes accompagnés par an.
- Taux de poursuite d’études supérieur chez les bénéficiaires dans plusieurs bilans d’associations locales (écarts variables selon les structures).
Ce que les entreprises régionales y gagnent
Pour les industriels et les entreprises de la région, le mentorat est à la fois un levier RH et un instrument d’image. Les bénéfices mesurés ou attendus incluent :
- Renforcement de la politique RSE par des actions de terrain.
- Identification précoce de talents et consolidation de la marque employeur.
- Développement des compétences de communication et de tutorat chez les salariés mentors.
Plusieurs entreprises de la région intègrent le mentorat à leurs démarches de recrutement et d’anticipation des compétences — un point important pour les directions industrielles confrontées à des besoins de renouvellement des effectifs qualifiés.
Modalités pratiques et bonnes pratiques observées
Les expériences régionales convergent sur des modalités opérationnelles : contrat de confiance, rencontres régulières (mensuelles), ateliers concrets et visites en entreprise. Les bonnes pratiques identifiées sont :
- Former les mentors sur les enjeux éducatifs et pédagogiques.
- Structurer le suivi avec des objectifs clairs (parcours, délais, livrables).
- Assurer une coordination proche entre établissement scolaire, association partenaire et entreprise.
L’association Télémaque, active dans la région, publie des fiches pratiques et des indicateurs d’impact qui illustrent ces recommandations : site Télémaque.
Durée et intensité du suivi
Le suivi peut s’étaler sur une année scolaire complète, parfois au-delà vers l’accompagnement post‑bac. Les structures les plus performantes combinent un tutorat individuel et des ateliers collectifs (orientation, CV, simulation d’entretien) et veillent à un engagement minimal hebdomadaire raisonnable pour le mentor (1 à 3 heures par mois en moyenne, selon les dispositifs locaux).
Limites et risques : ce qu’il faut surveiller
Le développement du mentor en entreprise n’est pas sans défis. Les évaluations pointent plusieurs limites :
- Hétérogénéité des dispositifs selon les territoires et les associations.
- Risque d’effets inégaux si la formation des mentors est insuffisante.
- Possible dépendance à l’engagement individuel d’un salarié, ce qui pose la question de la pérennité.
Pour limiter ces risques, les recommandations incluent une certification des parcours de mentorat, des guides de bonnes pratiques et un meilleur pilotage des partenariats au niveau régional.
Enjeux pour la filière industrielle de la région
Pour un directeur industriel d’Auvergne‑Rhône‑Alpes, le mentorat représente un investissement stratégique. La région, fortement industrialisée dans les secteurs de la mécanique, de l’énergie et des technologies, fait face à des enjeux de renouvellement des compétences. Le mentorat peut :
- Améliorer la connaissance des métiers chez les jeunes et réduire l’écart entre attentes des entreprises et profils entrants.
- Permettre une identification plus fine des potentiels locaux, favorisant un recrutement territorial.
- Constituer un levier opérationnel pour la politique RSE et la fidélisation des salariés engagés comme mentors.
Coût et ROI
Le coût direct du mentorat est souvent faible comparé à d’autres dispositifs RH (temps salarié, coordination associée). Le retour sur investissement se mesure en termes de réduction des ruptures de formation, d’amélioration de l’adéquation formation‑emploi et d’attractivité renforcée pour l’entreprise. Plusieurs retours d’expérience locaux signalent des gains qualitatifs immédiats (meilleure connaissance des métiers) et des gains quantifiables à moyen terme (meilleur taux de maintien en alternance ou en emploi).
Comment s’engager concrètement en Auvergne‑Rhône‑Alpes ?
Les entreprises qui veulent s’impliquer peuvent s’appuyer sur des partenaires opérationnels : associations locales (réseau du Collectif Mentorat), la plateforme nationale et des dispositifs de financement ou de mécénat. Pour un point d’entrée, la plateforme publique référence des structures et des outils faciliteurs.
Perspectives et évolutions attendues
La dynamique institutionnelle indique une professionnalisation accrue du mentorat : amélioration des formations, standardisation partielle des parcours et renforcement de l’évaluation d’impact. Les acteurs régionaux observent une tendance à l’industrialisation des bonnes pratiques pour garantir la qualité et la réplicabilité des actions sur les territoires.
Ressources et lectures complémentaires
- Informations pratiques sur le plan 1 jeune 1 mentor
- Rapport d’évaluation INJEP (éléments d’impact et recommandations)
- Ressources et retours d’expérience de Télémaque
Vers quelles perspectives pour les entreprises régionales ?
Le mentor en entreprise apparaît aujourd’hui comme un levier structurant pour l’orientation et l’emploi des jeunes en Auvergne‑Rhône‑Alpes. Pour les directions industrielles, s’engager dans des parcours de mentorat offre une double opportunité : agir durablement sur le vivier local de compétences et renforcer une politique RSE crédible et opérationnelle. La mise en place de cadres partagés, la formation des mentors et la capitalisation des données d’impact seront déterminantes pour transformer ces initiatives en résultats économiques et sociaux tangibles.






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