Réunion DAF/DRH avec graphiques salariaux et carte du Centre‑Val de Loire, bureau moderne
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Une bonne rémunération mais moins d’augmentations : la rémunération des cadres en Centre‑Val de Loire passée à la loupe

rémunération des cadres Centre-Val de Loire : la région affiche une rémunération médiane solide, mais le nombre de cadres ayant obtenu une augmentation recule sensiblement. Ce diagnostic, tiré des derniers travaux de l’Apec et des enquêtes RH sectorielles, est essentiel pour les Directeurs administratifs et financiers confrontés aux choix budgétaires et aux négociations annuelles.

Contexte national et repères chiffrés

Au niveau national, le baromètre Apec 2025 (publié le 18 novembre 2025) indique une rémunération médiane des cadres à 55 000 € (fixe + variable), soit une hausse moyenne de +1,8 % vs 2024. Malgré cette progression des montants, la proportion de cadres ayant bénéficié d’une augmentation entre juin 2024 et juin 2025 est descendue à 53 % (‑7 points). Ces deux observations — montants moyens orientés à la hausse et baisse du nombre d’augmentés — constituent la toile de fond des politiques salariales observées en 2025.

La situation en Centre‑Val de Loire : chiffres et spécificités régionales

La fiche régionale Apec pour le Centre‑Val de Loire livre des éléments précis : environ 109 000 cadres dans le privé, une rémunération médiane régionale estimée à 52 000 € annuels, et une structure d’emploi marquée par l’industrie (≈ 32 % des cadres régionaux contre ≈ 17 % au national). Cette structure sectorielle participe à une rémunération médiane régionale relativement favorable, mais n’empêche pas le recul des augmentations observé ailleurs.

Sources et lecture complémentaire : baromètre Apec 2025 et la fiche régionale Apec pour le Centre‑Val de Loire.

Pourquoi moins d’augmentations alors que les salaires sont bons ?

Plusieurs mécanismes expliquent ce paradoxe apparent. D’abord, la progression moyenne des salaires peut être portée par les mouvements de rémunération individuelle (promotions, mobilité externe) et par l’importance de la part variable pour certains profils. En 2025, la part variable représente en moyenne ≈ 11,2 % de la rémunération totale des cadres et près de la moitié des cadres déclarent percevoir un élément variable.

Ensuite, la dynamique budgétaire des entreprises a évolué : nombre de directions financières et cabinets RH (LHH, Alixio, Robert Walters) rapportent une modération des budgets d’augmentation pour 2025, avec des enveloppes moyennes situées autour de 2,5–3,5 %. Les entreprises arbitrent donc entre hausse généralisée et mesures ciblées (primes, promotions, ajustements à l’embauche).

Facteurs structurels régionaux

Dans une région où l’industrie pèse fortement, les pratiques de rémunération peuvent privilégier la rémunération globale (fixe + variable) et les primes liées à la performance plutôt que des augmentations générales. Par ailleurs, la mobilité externe reste un levier puissant : 64 % des cadres qui changent d’entreprise et 70 % des cadres promus en interne obtiennent une hausse de salaire significative (Apec).

Disparités et enjeux d’équité

Les inégalités persistent : l’écart médian hommes/femmes au niveau national reste important (≈ 16 %) tandis que l’écart à poste égal se réduit mais demeure (≈ 6,8 %). La question de la transparence salariale prend donc une place centrale dans les réflexions RH : l’affichage de salaires sur les offres progresse — un outil de pression pour réduire les écarts et améliorer l’attractivité.

Impacts concrets pour les DAF et DRH en Centre‑Val de Loire

Pour un Directeur administratif et financier, ces éléments impliquent plusieurs arbitrages opérationnels. D’une part, la priorité peut être donnée à la ciblage des augmentations (talents clés, postes en tension, encadrement technique) afin de préserver la compétitivité sans gonfler l’enveloppe globale. D’autre part, l’utilisation de leviers alternatifs — primes, variables différés, avantages en nature — peut limiter l’augmentation de la masse salariale fixe et préserver la flexibilité budgétaire.

Points de vigilance budgétaire

  • Mesurer l’impact des augmentations sur la masse salariale à 12 et 36 mois (provision comptable, charges sociales).
  • Considérer l’effet d’entraînement (indexation, clauses contractuelles) avant d’élargir une augmentation générale.
  • Suivre les indicateurs de turnover et les coûts de remplacement : perdre un profil clé peut coûter 20–30 % du salaire annuel en recrutement et formation.

Recommandations pragmatiques pour les entreprises régionales

À partir des tendances constatées, voici des pistes d’action adaptées au contexte du Centre‑Val de Loire :

  • Prioriser les augmentations ciblées : réserver les revalorisations aux fonctions critiques et aux talents difficiles à recruter (ingénierie, production, data).
  • Renforcer les dispositifs variables : concevoir des primes de performance collectives et individuelles indexées sur des KPI mesurables.
  • Renforcer la politique de mobilité interne : favoriser promotions et bascules métiers pour valoriser les parcours et limiter les augmentations externes.
  • Améliorer la transparence : afficher des fourchettes salariales sur les offres et organiser des revues H/F pour réduire les écarts.
  • Anticiper les NAO : préparer des scénarios budgétaires alternatifs (budget 0 %, budget +2,5 %, budget +4 %) pour piloter la négociation sociale.

Cas pratiques et exemples chiffrés

Exemple 1 : une PME industrielle de 120 salariés en Centre‑Val de Loire a choisi en 2025 d’allouer un budget d’augmentation de 3 % de la masse salariale mais de le concentrer sur 18 % des effectifs (cadres et techniciens clés). L’effet immédiat a été une baisse du turnover de ‑4 points sur 12 mois et une maîtrise de la masse salariale.

Exemple 2 : une ETI a mis en place un plan variable collectif indexé sur la productivité et la sécurité, représentant 6 % de la rémunération cible des cadres encadrants, ce qui a permis une revalorisation sans hausse du fixe.

Liens utiles pour approfondir

Lecture complète du baromètre Apec 2025 : baromètre Apec 2025. Fiche régionale Centre‑Val de Loire : emploi cadre en Centre‑Val de Loire. Article de référence local : analyse locale du Berry.

Regarder vers 2026 : hypothèses et signaux à suivre

Les principaux indicateurs à surveiller pour 2026 sont : l’évolution des enveloppes NAO, la pression inflatoire et des coûts de l’énergie, la transposition de la directive européenne sur la transparence salariale (attendue en 2026), et la capacité des entreprises régionales à attirer des profils techniques. Ces signaux détermineront si la tendance actuelle (salaires médians stables/hausse mais moins d’augmentations générales) se confirme ou s’inverse.

Pour conclure : priorités opérationnelles

La rémunération des cadres en Centre‑Val de Loire illustre une tension partagée entre maintien d’une rémunération médiane attractive et contrainte sur les augmentations générales. Pour les DAF et DRH, la recommandation principale est claire : cibler, mesurer, et diversifier les leviers de rémunération afin de préserver l’attractivité sans fragiliser la trajectoire financière de l’entreprise.

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