Campus Industrie du futur (Mécanic Vallée) — parvis animé et ateliers pédagogiques
, ,

Phase 2 lancée pour le Campus ‘Industrie du futur’ de la Mécanic Vallée

Campus Industrie du futur : la phase 2 (2025–2030) démarre avec un objectif clair de rapprocher formation et entreprises pour accélérer la montée en compétences locales. Après cinq années de structuration (2020–2025), le campus porté par le lycée La Découverte à Decazeville et animé en partenariat avec le cluster Mécanic Vallée entre dans une période de déploiement opérationnel des équipements et des parcours « Industrie 4.0 ».

Rappel : bilan de la phase 1 (2020–2025)

La première période, de 2020 à 2025, a permis d’installer les fondations pédagogiques et partenariales : labellisation nationale, mise en réseau des acteurs locaux, premières acquisitions d’équipements partagés et expérimentation de modules dédiés aux technologies numériques et à la maintenance industrielle. Le Campus a organisé des rencontres entreprises‑élèves, développé des démonstrateurs et structuré des parcours de formation du CAP au post‑bac. Ces actions ont été mises en œuvre dans un contexte où les entreprises locales expriment des besoins concrets en opérateurs CN, maintenance, robotique et impression 3D.

Les priorités de la phase 2 (2025–2030)

La feuille de route 2025–2030 fixe plusieurs priorités opérationnelles : aligner l’offre pédagogique sur les besoins 4.0 des PME, multiplier les plateformes technologiques partagées, intégrer la transition énergétique, et intensifier l’effort d’attractivité. Concrètement, la phase 2 vise à :

  • déployer des équipements pédagogiques (FABLAB, bancs IoT, démonstrateurs de production automatisée, réalité augmentée/VR) ;
  • développer des modules courts « coloration Industrie 4.0 » intégrés aux diplômes existants pour réduire le délai d’opérationnalité des embauchés ;
  • renforcer les liens écoles‑entreprises via des stages mutualisés, des formations continues et des parcours alternants ;
  • promouvoir la féminisation des filières industrielles et l’attractivité auprès des jeunes des zones rurales.

PIA3 et mobilisation des financements

La phase 2 s’inscrit dans la logique des appels à projets « PIA3 – Territoires d’innovation pédagogique » et des dispositifs nationaux de soutien à la formation et à la transformation industrielle. Les porteurs évoquent des montants de l’ordre de plusieurs millions d’euros pour doter en matériel partagé et faire vivre des espaces d’expérimentation. L’ambition est d’obtenir des financements publics‑privés afin de pérenniser les plateaux techniques et d’ouvrir des offres modulaires pour les salariés en reconversion.

Acteurs et gouvernance locale

Le portage administratif est assuré par le lycée La Découverte (Decazeville). Le réseau Mécanic Vallée joue le rôle d’animation territoriale et de mise en relation entre PME, centres techniques et établissements d’enseignement supérieur présents dans le massif central et l’Occitanie. Les partenaires identifiés comprennent des industriels locaux, des centres de ressources techniques, l’académie, et des acteurs régionaux du développement économique.

Pour retrouver le texte de présentation et le point de presse local, voir l’article de synthèse publié début décembre 2025 sur La Dépêche – Campus des métiers. Pour une mise en perspective administrative, la liste des campus labellisés est affichée sur Légifrance.

Enjeux RH et compétences locales

Le territoire fait face à des tensions de recrutement sur plusieurs métiers techniques. L’un des objectifs annoncés est d’anticiper les besoins RH : créer des viviers par la formation initiale et continue, limiter les ruptures de parcours et faciliter l’entrée en emploi. Le Campus entend répondre à ces enjeux en proposant des parcours modulaires, en multipliant les mises en situation professionnelle sur plateau et en organisant des sessions certifiantes courtes.

Mixité, attractivité et orientation

La phase 2 mettra l’accent sur l’attractivité des métiers auprès des femmes et des jeunes défavorisés, via des actions ciblées en collège, des cordées de la réussite et des journées de découverte. L’idée est d’augmenter l’offre d’orientation locale pour réduire l’éloignement et les barrières à l’entrée.

Équipements et démonstrateurs : quoi de neuf ?

Le plan prévoit la montée en puissance des espaces techniques partagés : FABLABs, bancs pédagogiques de robotique, ateliers numériques, solutions de supervision industrielle et plateformes IoT pour la collecte de données. Ces équipements auront un double usage : pédagogie initiale et formation continue pour les salariés des PME.

Plusieurs démonstrateurs seront orientés vers la transition énergétique et l’économie circulaire : intégration de systèmes photovoltaïques en autoconsommation sur site pédagogique, gestion énergétique des ateliers et prototypes sur l’hydrogène et la mobilité bas carbone. Ces cas concrets serviront de supports d’apprentissage pour des projets d’entreprise et des modules techniques.

Partenariats et articulation avec le tissu industriel

Le succès de la phase 2 dépendra de la qualité des partenariats entre établissements scolaires, universités, centres de recherche, pôles techniques et entreprises. Le campus veut instaurer des comités sectoriels pour co‑construire les contenus, définir des besoins de compétences et organiser des immersions professionnelles. Des conventions de partenariat et des clauses de mise à disposition d’équipements par les entreprises sont envisagées pour optimiser l’usage des plates‑formes.

Le cluster Mécanic Vallée apparaît comme un pivot stratégique, en accompagnant la mise en relation, la définition des besoins métiers et l’organisation d’événements sectoriels sur le bassin Aurillac–Figeac–Rodez et plus largement en Occitanie.

Exemples d’actions opérationnelles prévues

  • création de modules courts certifiants sur la maintenance prédictive et l’IA embarquée ;
  • sessions d’upskilling pour techniciens (robotique et commande numérique) ;
  • démonstrations co‑financées par des entreprises pour valider des chaînes pédagogiques ;
  • déploiement d’un catalogue de formations ouvertes en ligne (MOOC / capsules techniques) pour la formation continue.

Impacts économiques et territoriaux

Sur le plan économique, le Campus vise deux effets directs : répondre aux besoins de recrutement des PME industrielles et améliorer la compétitivité territoriale par l’innovation pédagogique. A moyen terme, la montée en compétences doit favoriser la résilience des chaînes de valeur locales, permettre l’adoption de technologies 4.0 et soutenir des projets d’investissement industriels.

Sur le plan territorial, la stratégie consolide l’offre éducative locale, limite les déplacements pour la formation et crée un ancrage pour les parcours techniques, contribuant ainsi à la dynamique de revitalisation des territoires ruraux industriels.

Risques et points d’attention

Plusieurs défis restent à traiter : sécuriser les financements pluriannuels, assurer la maintenance et l’évolution des équipements, coordonner les calendriers entre établissements et PME, et mesurer l’impact réel sur l’emploi local. La gouvernance devra prévoir des indicateurs opérationnels (taux d’insertion professionnelle, nombre d’heures de formation continue, taux de satisfaction des entreprises) pour suivre les résultats.

Ressources et documents utiles

Pour une première lecture des enjeux et du dispositif, le dossier de presse local synthétise les actions engagées et à venir. Un article de presse régionale a couvert la clôture de la phase 1 et le lancement officiel de la phase 2 le 10 décembre 2025 : La Dépêche – bilan et perspectives du Campus. Pour le cadre réglementaire et la labellisation, consulter la liste nationale sur Légifrance.

Quelles attentes pour les entreprises locales ?

Les dirigeants industriels attendent du Campus qu’il leur fournisse des candidats immédiatement opérationnels, des formations sur mesure pour leurs salariés et un accompagnement sur des projets R&D en lien avec la transformation numérique. Le modèle recherché est pragmatique : mutualiser des compétences et des équipements pour rendre l’investissement plus efficace et visible à l’échelle du territoire.

Vers une montée en échelle d’ici 2030

Si la gouvernance, les financements et l’adhésion des entreprises sont au rendez‑vous, la phase 2 (2025–2030) peut permettre une montée en puissance notable : plus d’équipements partagés, centaines de stagiaires formés chaque année, et un ancrage durable des compétences 4.0 sur le bassin. Le risque inverse serait un décalage entre l’offre formatrice et les rythmes d’investissement des PME, d’où l’importance d’une co‑construction continue.

Perspectives ouvertes

Le Campus entame donc une période stratégique : démontrer que l’investissement pédagogique et technique se traduit par des embauches et une meilleure compétitivité industrielle. Au-delà de la technique, c’est la capacité du territoire à inventer des parcours attractifs, adaptés et rapidement efficaces qui sera jugée. Les prochains mois seront déterminants pour concrétiser les promesses de la phase 2.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share via
Copy link