Salon SITEVI Montpellier : stand Occitanie animé et professionnels de la filière viticole

Au SITEVI, l’Occitanie intensifie son soutien face à la crise viticole

crise viticole Occitanie : au salon SITEVI, la Région a placé la filière viticole au cœur de ses priorités. Entre annonces d’aide, dispositifs d’accompagnement et échanges avec les professionnels, Montpellier est devenu, pendant trois jours, la place centrale pour tenter de freiner une crise qui s’aggrave depuis 2024 et qui pèse désormais sur l’emploi et l’industrie agroalimentaire régionale.

Un contexte de crise chiffré et palpable

La filière arrive au SITEVI sous tension : 2025 est marquée par des récoltes faibles et des prix sous pression. Les premières estimations de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) pour 2025 évaluent la production mondiale autour de ≈232 millions d’hectolitres, tandis que la production française est attendue à près de 36 millions d’hectolitres, un niveau historiquement bas selon plusieurs sources spécialisées. Ces repères statistiques ont servi de toile de fond aux débats sur l’adaptation des pratiques, la commercialisation et la régulation des marchés.

Mobilisation régionale : quelles annonces concrètes ?

Lors des interventions officielles, la Région Occitanie a détaillé plusieurs axes d’intervention. Les priorités annoncées sont : la mise en place d’un observatoire des marchés, le renforcement des aides d’urgence et la mobilisation d’un financement régional complémentaire pour les structures en difficulté.

La Région rappelle son engagement financier historique pour la filière (plusieurs millions d’euros annuels), et a présenté un renfort ciblé pour 2025–2026 destiné à soutenir la trésorerie des exploitations, l’adaptation technique et l’accompagnement des projets de restructuration des vignobles. Pour plus de détails institutionnels, le lecteur peut consulter le dossier de la communication de la Région Occitanie.

Dispositifs opérationnels annoncés

  • Observatoire des marchés : mise en place d’un outil de suivi prix/stock pour orienter des mesures rapides.
  • Aides d’urgence : avances de trésorerie et prise en charge ciblée de cotisations sociales pour les exploitations les plus fragilisées.
  • Accompagnement technique : soutien aux investissements pour l’irrigation raisonnable, la protection phytosanitaire et la transition agroécologique.
  • Appui à la commercialisation : actions pour relancer l’export, la valorisation des vins et le développement des circuits courts.

Les revendications du terrain : manifestations et chiffres clés

La colère s’est exprimée devant les pouvoirs publics : une importante manifestation à Béziers le 15 novembre 2025 a réuni selon les organisateurs jusqu’à 7 000 personnes (chiffre préfectoral inférieur, autour de 4 000). Les manifestants réclament des réponses rapides : prix rémunérateurs, aides de trésorerie, plan d’arrachage et soutien aux caves coopératives en difficulté. Le mouvement a amplifié la pression sur les décideurs régionaux et nationaux à la veille du SITEVI.

La demande d’un plan d’arrachage massif a été chiffrée par des acteurs de la filière à environ 34 000–35 000 hectares, avec un besoin de financement évalué à près de 200 M€ selon des estimations professionnelles. Ces chiffres, largement relayés dans la presse spécialisée, expliquent l’urgence des débats au salon.

Quelle place pour l’État et l’Europe ?

Le gouvernement a annoncé des mesures d’urgence en novembre 2025, dont des dispositifs temporaires de prise en charge des cotisations sociales et l’ouverture de discussions avec Bruxelles pour mobiliser les instruments européens de gestion de crise. Les autorités nationales indiquent travailler sur des scénarios combinant aides directes, mesures de régulation des marchés et soutien à la restructuration. Le communiqué officiel du ministère a été publié en novembre (voir le communiqué du ministère de l’Agriculture).

Le rôle du SITEVI : innovation technique et relance commerciale

Par nature, le SITEVI est un salon technique. En 2025, il a rassemblé près de 1 000 exposants et environ 55 000 visiteurs professionnels, d’après l’organisation. Le salon a été mobilisé comme une plateforme pour promouvoir l’innovation : solutions de réduction des coûts énergétiques, outils numériques pour la gestion des vergers, machines pour la restructuration des parcelles et techniques d’adaptation climatique.

Ces technologies étaient présentées comme des réponses partielles mais nécessaires pour améliorer la résilience des exploitations et diminuer la fragilité économique liée aux aléas climatiques et aux variations de rendement.

Exemples concrets présentés

  • Capteurs et plateformes de suivi pour optimiser l’irrigation et réduire la consommation d’eau.
  • Équipements de tri et de valorisation pour diminuer les coûts de stockage et favoriser des débouchés premium.
  • Solutions logistiques pour développer l’export et les ventes directes (packaging, traçabilité).

Impacts locaux et industriels : pourquoi cela concerne les directeurs d’usine

La crise viticole n’affecte pas seulement les agriculteurs : elle pèse sur toute la chaîne industrielle régionale. Caves coopératives, transformateurs, fournisseurs d’emballage, entreprises de logistique et centres de vinification voient leurs volumes et leurs marges baisser. En Occitanie, plusieurs unités de conditionnement et lines de production sont exposées à une baisse d’activité pouvant avoir des effets sur l’emploi local.

Pour les directeurs industriels, les points d’attention sont concrets : sécuriser les approvisionnements, réduire les coûts énergétiques, adapter les capacités de stockage et anticiper des variations saisonnières plus fortes. L’un des axes mis en avant au SITEVI a été l’optimisation de la chaîne de valeur afin de préserver la compétitivité régionale.

Scénarios de sortie de crise et pistes d’action

Plusieurs scénarios ont été évoqués par les acteurs réunis au salon :

  1. Mesures d’urgence (trésorerie, prise en charge sociale) pour préserver les exploitations dans les 6–12 prochains mois.
  2. Réformes structurelles : accompagner les arrachages ciblés, restructurer les appellations et promouvoir la qualité plutôt que la quantité.
  3. Transition technologique : accélérer l’adoption d’équipements économes et d’outils numériques pour diminuer les coûts variables.
  4. Actions commerciales : soutenir l’export, la communication de marque et la diversification des débouchés.

Ces pistes requièrent coordination publique–privée et financement. Les discussions à Bruxelles sur l’utilisation des fonds européens et la mise en œuvre d’un plan d’arrachage restent en cours, ce qui conditionne l’ampleur des mesures possibles.

Ressources et sources pour approfondir

Pour contextualiser les chiffres et les annonces, plusieurs documents et articles sont utiles : le bilan numérique du SITEVI 2025, les estimations de l’OIV sur la production 2025, l’analyse technique et chiffrée publiée par Vitisphere sur l’arrachage et le point de situation du ministère de l’Agriculture (voir le communiqué ministériel).

Vers une relance pilotée et coordonnée

Au sortir du SITEVI, la donne est claire : les acteurs régionaux, nationaux et européens disposent d’un cadre d’échange et d’un calendrier pour travailler à des réponses coordonnées. La Région Occitanie a pris des engagements administratifs et financiers, mais la réussite dépendra de la vitesse d’exécution, de la précision des ciblages et de la capacité des outils à atteindre les exploitations en difficulté.

Ce que les entreprises doivent surveiller

Directeurs d’usine et responsables supply chain doivent suivre quatre signaux : l’évolution des volumes régionaux (mensuelle), les mesures publiques effectives (décisions budgétaires), les signaux de marché (prix et stocks) et les innovations techniques susceptibles de réduire les coûts unitaires. Une coordination précoce entre viticulteurs et industriels permettra de limiter les ruptures et d’optimiser les réponses collectives.

Prochaines étapes et ouverture

Le salon a montré la volonté d’agir, mais la période à venir sera décisive : arbitrages budgétaires, négociations européennes et déploiement opérationnel des dispositifs régionaux vont déterminer si la filière peut retrouver un chemin de stabilité. Le dialogue entre collectivités, État, filière et industrie devra rester soutenu pour transformer les annonces en résultats tangibles.

Article rédigé à partir d’un suivi des annonces au SITEVI (novembre 2025) et d’analyses sectorielles publiées par les institutions et la presse spécialisée.

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