Baromètre industriel : Occitanie enregistre 8 ouvertures nettes au 1er semestre 2025

Baromètre industriel Occitanie : la région affiche 8 ouvertures nettes de sites industriels au 1er semestre 2025, selon le communiqué publié par la préfecture. Ce bilan régional s’inscrit dans une publication semestrielle de la Direction générale des Entreprises (DGE) qui mesure les ouvertures, extensions et fermetures effectives de sites. Le chiffre souligne une dynamique positive pour l’Occitanie mais cache des réalités contrastées selon les filières et les territoires.

Chapo : que mesure réellement le baromètre ?

Le baromètre compile les opérations effectives : ouvertures de nouveaux sites, extensions significatives et fermetures. Il ne pondère pas par la taille en emplois ou en valeur ajoutée, ce qui signifie qu’une seule ouverture peut correspondre à quelques emplois comme à plusieurs centaines. Au plan national, la DGE a recensé un solde de +9 ouvertures nettes au 1er semestre 2025, contre +48 au semestre précédent, traduisant un ralentissement de la dynamique industrielle.

Les faits marquants en Occitanie

La préfecture d’Occitanie confirme 8 ouvertures nettes sur la période, un résultat notable qui place la région parmi celles à solde positif. Ces ouvertures sont portées notamment par des projets dans l’industrie verte, la mécanique de défense et quelques implantations liées à l’énergie et la chimie fine. Le communiqué régional explicite que ces opérations reflètent un effort d’attractivité et d’accompagnement local mais rappelle aussi la nécessaire vigilance sur la pérennité des emplois créés.

Répartition sectorielle

Au niveau national, la DGE mentionne un redressement principalement porté par l’industrie verte (+11 ouvertures nettes) et la défense (+8). En Occitanie, les secteurs moteurs identifiés sont : aéronautique/défense, projets liés à l’hydrogène et équipements pour les énergies renouvelables. Ces tendances s’appuient sur des initiatives publiques et privées visant à capter des investissements stratégiques.

Projets structurants et effets locaux

Plusieurs projets portés en Occitanie participent directement à l’attractivité régionale. Parmi eux, des développements autour de l’hydrogène renouvelable et des hubs logistiques pour l’aéronautique apparaissent comme des facteurs d’implantation. Par exemple, des initiatives privées comme le projet Hyd’Occ et autres stations hydrogène de Qair illustrent l’essor d’une filière locale autour de la décarbonation.

Impact sur l’emploi et la valeur créée

Le baromètre ne détaille pas systématiquement les créations nettes d’emplois par site. Néanmoins, des études locales estiment qu’une ouverture industrielle moyenne peut générer entre 10 et 150 emplois directs selon la nature du site. En Occitanie, la combinaison d’unités à taille moyenne et de petites lignes de production explique que le solde positif de +8 n’entraîne pas forcément un bond massif d’emplois, mais contribue à la diversification productive.

Politiques publiques et leviers d’attractivité

L’action publique (dispositifs France 2030, aides pour la transition énergétique, dispositifs Territoires d’industrie) est fréquemment citée comme levier pour attirer des implantations. La DGE et les services régionaux mobilisent des outils pour accélérer les projets : aides à l’investissement, accompagnement administratif et foncier, ou encore dispositifs « sites clés en main ». Ces mesures facilitent certaines implantations mais restent inégalement déployées selon les territoires.

Contraintes et risques

Les multiples acteurs interrogés (collectivités, chambres consulaires, opérateurs privés) soulignent des freins : complexité administrative, coûts fonciers et énergétiques, tensions sur les recrutements qualifiés. Ces contraintes peuvent limiter la transformation d’implantations en créations d’emplois durables. La région continue d’accentuer la formation et les partenariats entreprises-écoles pour répondre à ces besoins.

Analyse territoriale : inégalités intra-régionales

Le solde régional masque des différences importantes entre bassins. Les grandes agglomérations comme Toulouse et Montpellier concentrent l’essentiel des projets à forte valeur technologique, tandis que certains territoires ruraux accueillent des unités de transformation ou des PME industrielles. Cette géographie sectorielle reflète la nécessité d’adapter les stratégies d’attraction au profil territorial.

Cas pratiques

• Zone Aéro à Toulouse : maintien des activités d’assemblage et sous-traitance aéronautique, soutenu par des filières locales.
• Corne Méditerranéenne (Port‑La‑Nouvelle et Narbonne) : développement d’installations liées à l’hydrogène et aux énergies marines.
• Bassins périurbains : petites unités industrielles portées par la relocalisation de chaînes d’approvisionnement.

Comparaisons nationales et lecture des chiffres

Le solde national (+9) contre +48 précédemment invite à prudence : il ne s’agit pas d’un effondrement mais d’une décélération. Plusieurs facteurs expliquent ce tassement : volatilité des marchés internationaux, hausse des coûts de production et priorités d’investissement qui se réorientent parfois vers la rénovation d’outils existants. La DGE publie le détail et la méthodologie du baromètre, utile pour affiner l’interprétation des résultats (baromètre industriel de la DGE).

Ce que cela signifie pour les dirigeants industriels

Pour un directeur industriel, le message est double : l’Occitanie reste attractive pour des implantations, surtout dans les filières de transition énergétique et de défense, mais la compétition pour les ressources (foncier, énergie, compétences) s’intensifie. Les priorités opérationnelles doivent inclure la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, la montée en compétences des équipes et l’évaluation fine des aides publiques disponibles.

Recommandations opérationnelles

1. Cartographier les aides locales et nationales pertinentes (France 2030, Territoires d’industrie).
2. Évaluer la chaîne logistique pour limiter les risques d’approvisionnement.
3. Renforcer les partenariats avec les centres de formation régionaux pour anticiper les besoins en compétences.
4. Capitaliser sur les projets d’hydrogène et d’industrie verte pour obtenir des synergies industrielles.

Sources et ressources pour aller plus loin

Le communiqué régional publié par la préfecture d’Occitanie détaille le solde et les éléments locaux : communiqué de la préfecture d’Occitanie. Pour la méthodologie nationale, se référer à la DGE : publication DGE. Enfin, pour des exemples concrets liés à la filière hydrogène, voir le dossier projet de Qair et partenaires : projet Hyd’Occ de Qair.

Perspectives régionales

L’Occitanie conserve une trajectoire favorable pour capter des implantations industrielles, notamment au travers des filières de transition énergétique et de défense. Toutefois, la fragilité du contexte macroéconomique et les contraintes opérationnelles imposent une attention continue. Les décideurs publics et privés devront conjuguer attractivité foncière, offres d’énergie compétitives et montée en compétences pour transformer ces ouvertures nettes en trajectoires durables de création de valeur.