Parvis et stands animés lors de la Semaine de l'industrie à Chartres, jeunes candidats et recruteurs

Chartres : la Semaine de l’industrie, levier pour redorer l’image du secteur

La Semaine de l’industrie à Chartres a été pensée comme une opération pragmatique pour améliorer l’attractivité industrielle du territoire et casser les stéréotypes liés aux métiers du secteur. Entre visites d’entreprises, job‑datings et ateliers immersion, les acteurs locaux ont cherché à rapprocher l’offre et la demande d’emploi et à valoriser des parcours en alternance et des formations rapides.

Un dispositif territorial coordonné

Organisée du 17 au 23 novembre 2025 au niveau national, la manifestation a été relayée en Eure‑et‑Loir par une coalition d’acteurs : la préfecture, Chartres Métropole, l’UIMM Eure‑et‑Loir, le MEDEF local, Pôle emploi et des organismes de formation (AFPA, CFA). L’ambition affichée était double : rapprocher les candidats des recruteurs et moderniser l’image de l’industrie régionale.

Concrètement, une quinzaine d’événements ont été organisés dans le département, incluant des visites de sites, des ateliers découverte pour collégiens et lycéens, et des sessions de recrutement ciblées. La préfecture d’Eure‑et‑Loir détaille le programme et les partenaires impliqués sur sa page dédiée : programme officiel de la Semaine de l’industrie en Eure‑et‑Loir.

Actions phares et résultats opérationnels

Parmi les temps forts, un job‑dating organisé par l’UIMM le 17 novembre a réuni près de 50 candidats, selon les organisateurs. Plusieurs ateliers immersifs destinés aux jeunes ont permis de présenter des postes concrets en maintenance, production automatisée, numérique industriel et logistique.

Une animation intitulée « CAP ou pas CAP ? », proposant un parcours métier en 8 étapes, a été proposée à Sours et a accueilli des classes locales pour découvrir les applications concrètes des métiers industriels. Le détail de cet événement figure dans l’agenda local : animation CAP ou pas CAP à Sours.

Au total, les organisateurs indiquent environ 400 inscriptions aux différentes actions du département et un suivi précis (CV collectés, pré‑entretiens programmés) pour mesurer l’impact immédiat sur le recrutement local.

Pourquoi « casser des stéréotypes » est crucial

Le secteur industriel souffre encore d’une image vieillie : travail pénible, emplois peu qualifiants, domination masculine. Les initiatives de la semaine visaient à montrer la diversité des métiers, la présence croissante d’outils numériques et la transition écologique intégrée aux usines modernes.

En mettant en avant des témoignages de femmes techniciennes, des modules sur la maintenance prédictive et des démonstrations de procédés bas‑carbone, l’objectif était clair : faire évoluer les représentations pour faciliter les recrutements. Cette stratégie est d’autant plus pertinente que les entreprises locales évoquent des tensions de recrutement persistantes, notamment sur les profils de maintenance et d’automatisation.

Quels besoins concrets pour l’industrie locale ?

Les retours des fédérations et des chefs d’entreprise montrent des besoins récurrents en : techniciens de maintenance, régleurs automatisme, opérateurs qualifiés, et personnels logistiques. Un chiffre cité par des acteurs locaux fait état d’environ 60 postes non pourvus dans certains bassins manufacturiers du département, illustrant l’écart entre offres et candidatures.

Les actions menées pendant la Semaine de l’industrie cherchent à réduire cet écart via des embauches rapides, mais aussi via l’augmentation des inscriptions en formation en alternance sur 6 à 12 mois.

Formation, alternance et fret des parcours

La promotion de l’alternance était au cœur de la Semaine : contrats d’apprentissage, contrats de professionnalisation et parcours courts mis en avant pour proposer des débouchés rapides. Les centres de formation (AFPA, CFA locaux) ont présenté des modules modulaires permettant d’entrer en poste sous 3 à 9 mois.

Les partenaires ont annoncé un suivi des indicateurs : nombre de CV reçus, taux d’entretiens, signatures d’alternance et évolution des inscriptions en formation sur un horizon de 12 mois. Ces métriques permettront de juger l’efficacité des actions de sensibilisation et de recrutement.

Mixité et attractivité : actions ciblées

Plusieurs ateliers ont été dédiés à la mixité des métiers et à la lutte contre les idées reçues. Les organisateurs ont souhaité promouvoir les femmes dans les métiers techniques, en invitant des professionnelles à témoigner et à animer des démonstrations concrètes.

Impacts économiques et enjeux territoriaux

À l’échelle locale, renforcer l’attractivité de l’industrie participe à la résilience économique du territoire : maintien d’emplois qualifiés, attractivité des territoires ruraux et soutien aux filières stratégiques (agro‑alimentaire, mécanique, équipement automobile, logistique).

La coordination entre acteurs publics et privés vise à limiter la désaffection pour des métiers pourtant porteurs. La Semaine de l’industrie devient ainsi un outil de politique territoriale pour réduire le chômage structurel et répondre aux besoins des entreprises en croissance.

Points de vigilance et limites

Si les opérations de communication et les job‑datings produisent des retombées immédiates, les experts soulignent deux limites : la conversion des contacts en embauches durables et la nécessité d’un suivi post‑événement sur plusieurs mois. Sans dispositifs d’accompagnement (formation courte, prise en charge des mobilités), les candidatures recueillies peuvent rester inabouties.

Les organisateurs prévoient des bilans trimestriels et le partage d’indicateurs pour ajuster les prochaines éditions et renforcer les dispositifs d’insertion.

Ressources et prolongements

Pour approfondir le sujet, plusieurs comptes‑rendus et publications locales offrent des éléments complémentaires, notamment le reportage sur les initiatives locales qui détaille les actions et témoignages : reportage sur les actions de sensibilisation. Un article d’analyse régionale revient également sur l’impact attendu pour l’attractivité et la jeunesse : analyse sur la Semaine et l’attractivité.

Actions recommandées pour les industriels locaux

  • Formaliser des parcours d’entrée courts (3–9 mois) avec les CFA et l’AFPA pour convertir rapidement les candidats.
  • Mettre en place un suivi post‑jobdating : rendez‑vous de mise à niveau et accompagnement RH pour transformer les contacts en embauches.
  • Valoriser la mixité par des prises de parole publiques et des campagnes ciblées envers les collégiens et leurs parents.
  • Capitaliser sur la transition écologique et le numérique pour moderniser le discours recrutement et attirer des profils techniques qualifiés.

Perspectives pour la filière locale

La Semaine de l’industrie à Chartres confirme l’importance d’une démarche collective pour améliorer l’image du secteur et répondre aux besoins de recrutement. Au-delà de l’événement, les prochains mois seront déterminants : la qualité du suivi, l’articulation avec la formation et la capacité des entreprises à proposer des conditions attractives (salaire, évolution, mobilité) conditionneront la transformation des candidats en salariés durables.

En conclusion, la dynamique engagée montre des avancées concrètes : près de 400 participants aux actions locales, plusieurs dizaines de contacts qualifiés lors des job‑datings et une mobilisation accrue des partenaires institutionnels et formation. Pour maximiser l’impact, la territorialisation des dispositifs et la mesure rigoureuse des résultats resteront essentielles.

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