Réunion CCI Provence‑Alpes‑Côte d'Azur : président et délégation en discussion dans une salle de conférence

Daniel Margot, élu président de la CCI de Paca : rapprocher CCI et CMA au service des entreprises

CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur : élu le 13 novembre 2025, Daniel Margot prend la présidence de la chambre régionale avec pour objectif prioritaire de rapprocher les Chambres de commerce et des métiers. Sa première allocution a mis en avant la nécessité de mutualiser services et compétences pour protéger l’offre d’accompagnement aux entreprises face à des ressources publiques potentiellement réduites. L’annonce intervient dans un contexte institutionnel et budgétaire tendu, et vise à donner une feuille de route opérationnelle aux consulaires régionaux.

Un contexte régional et national contraint

L’élection de Daniel Margot intervient alors que le réseau consulaire est confronté à une incertitude financière majeure : le projet de loi de finances 2026 prévoit une baisse du plafond des taxes affectées aux CCI, passant de 525 M€ à 350 M€ au niveau national, soit une diminution de 175 M€ (débats parlementaires, PLF 2026). Ce changement met la pression sur les chambres pour revoir leurs modèles de gouvernance et de financement.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la CCI régionale fédère plusieurs structures territoriales couvrant près de 400 000 entreprises inscrites au registre national, des artisanats aux grandes industries portuaires. Face à ce défi, la stratégie proposée par Margot vise à concentrer les moyens sur l’accompagnement opérationnel : formation, export, transition énergétique et appui au financement.

Feuille de route : priorités claires et chiffrées

Lors de l’assemblée générale, le nouveau président a listé des priorités mesurables :

  • Soutien à l’international : renforcer les dispositifs d’export et d’attraction d’investissements, avec une cible de +10% d’entreprises exportatrices accompagnées sur les 24 prochains mois.
  • Transition bas‑carbone : accélérer la décarbonation des bassins économiques (port de Fos, industrie azuréenne) via diagnostics et financements dédiés.
  • Formation et emplois : lancer une académie régionale pour préparer la filière restauration/hôtellerie aux Jeux 2030 et aux besoins saisonniers, avec un objectif de 5 000 formations certifiantes à l’horizon 2027.
  • Mutualisation administrative : réduire de 8 à 12% les coûts administratifs en 18 mois via achats groupés, partage de back‑office et harmonisation des procédures.

Ces mesures ont été annoncées comme une réponse à la fois au resserrement budgétaire et aux attentes des entreprises locales en matière d’efficacité et d’accessibilité des services consulaires.

Organisation et gouvernance : un management à temps partagé

Pour piloter la mise en œuvre, la CCI régionale s’appuiera sur un dispositif managérial hybride. Stéphane Gueydon a été nommé directeur général et consacrera « environ 20% de son temps » à la structure régionale tout en conservant des responsabilités locales dans le Var. Ce modèle de direction partagée vise à limiter les coûts fixes tout en assurant une continuité opérationnelle pendant la phase de réorganisation.

Daniel Margot a également annoncé la publication d’une feuille de route détaillée d’ici fin janvier 2026, avec des indicateurs et un calendrier précis. Ce document sectoriel devra préciser les modalités de coopération avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) et les déclinaisons territoriales départementales.

Un mot sur la gouvernance territoriale

La démarche appelle à un équilibre entre mutualisation et maintien des relais locaux : Margot a résumé cela par la formule « Mutualiser Sans Régionaliser », signifiant que les actions partagées ne devront pas effacer les savoir‑faire et relations de proximité portés par les CCI départementales et les chambres locales.

Le rapprochement CCI–CMA : modalités et opportunités

Le cœur du projet de Daniel Margot est le renforcement du partenariat entre la CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Chambre des Métiers régionale. Concrètement, plusieurs axes ont été identifiés :

  • Partage d’observatoires : croiser données économiques pour mieux cibler les politiques de formation et d’appui à l’embauche.
  • Mutualisation de l’offre formation : co‑construire des parcours qualifiants pour répondre aux besoins des filières locales (BTP, hôtellerie, agroalimentaire).
  • Services partagés : back‑office RH, achat public et accompagnement juridique pour réduire les coûts unitaires.
  • Projets communs : candidatures groupées à des financements européens et créations d’incubateurs mixtes artisanat‑industrie.

La CMA PACA mène déjà des conventions et observatoires partagés, ce qui constitue un terrain favorable à ces initiatives (convention CMA–CRESS).

Enjeux financiers : comment préserver les services aux entreprises

La réduction du plafond de la taxe affectée au réseau des CCI (‑175 M€ nationalement dans le PLF 2026) oblige les chambres à prioriser : maintien des services d’appui aux PME, maintien des dispositifs d’accompagnement à l’export et sauvegarde des formations techniques indispensables aux filières régionales.

Margot a expliqué que la région devra rechercher des financements alternatifs : partenariats public‑privé, fonds européens (FEDER/FEADER), contributions directes d’acteurs économiques et optimisation des recettes propres. L’objectif annoncé est de limiter l’impact sur l’accompagnement des entreprises en priorisant les actions à fort effet multiplicateur en matière d’emploi et d’export.

Réactions locales et leviers d’acceptation

Les réactions sont mixtes mais globalement prudentes : des élus consulaires saluent la priorisation et l’esprit de coopération, tandis que certains dirigeants s’inquiètent d’une moindre proximité territoriale si la mutualisation dépasse un certain seuil. Des parlementaires et responsables locaux ont déjà interpellé le gouvernement pour amender le projet de loi et limiter la casse financière (documents PLF 2026).

Le succès du plan dépendra de la capacité de la CCI à démontrer, par des indicateurs chiffrés, que la mutualisation améliore l’efficacité sans dégrader l’accès aux services. Margot a annoncé des tableaux de bord trimestriels publics pour suivre l’impact des mesures.

Quelles conséquences pour les entreprises industrielles et artisanales ?

Pour un directeur industriel, les bénéfices attendus sont clairs : des services d’appui mieux coordonnés pour l’export, des diagnostics énergie et des programmes concrets de décarbonation, et une offre de formation adaptée aux besoins de recrutement. Pour l’artisanat, le rapprochement avec la CCI promet un accès élargi aux outils numériques, à l’accompagnement commercial et à des plateformes d’achats groupés permettant de réduire les coûts de production.

À court terme, les entreprises doivent s’attendre à une phase de réorganisation administrative mais aussi à des opportunités : appels à projets régionaux, dispositifs de formation cofinancés et accès à un réseau de partenaires économiques renforcé.

Prochaines étapes et calendrier

Les principales échéances annoncées sont :

  • Fin janvier 2026 : publication de la feuille de route détaillée avec indicateurs.
  • Premier semestre 2026 : lancement des premières mutualisations (achats, back‑office) et des diagnostics sectoriels énergie.
  • 2026–2027 : mise en place de l’académie métiers pour la préparation aux Jeux 2030 et déploiement des parcours certifiants.

Le calendrier sera suivi de près par les représentants départementaux et les partenaires économiques régionaux, qui devront co‑construire les modalités opérationnelles.

Une invitation à la mobilisation régionale

La présidence de Daniel Margot ouvre une période de transformation pragmatique pour la CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’équation à résoudre est simple : comment améliorer l’efficacité et préserver la proximité en période de contraction des ressources ? Les réponses prendront forme via des partenariats concrets avec la Chambre des Métiers, des dispositifs de financement innovants et une gouvernance transparente. Pour les entreprises régionales, la période qui s’ouvre est autant une contrainte qu’une opportunité pour repenser les modes d’accompagnement et renforcer la résilience industrielle et artisanale du territoire.

Pour plus d’informations, consultez l’article d’origine sur Nice‑Matin : élection de Daniel Margot et le reportage du Journal des Entreprises. Un point de contexte législatif est disponible via les débats budgétaires du PLF 2026 à l’Assemblée nationale.

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