défaillances d’entreprises Auvergne-Rhône-Alpes : les données d’Allianz Trade montrent une croissance de +14% des procédures au troisième trimestre 2025, un signal fort pour la compétitivité régionale et pour l’emploi industriel. Ce trimestre enregistre 1 781 dossiers dans la région, soit 12,3% du total national, et met en lumière des fragilités sectorielles et territoriales qui nécessitent des réponses rapides des acteurs publics et privés.
Chiffres clés et répartition territoriale
Sur le plan quantitatif, la région Auvergne‑Rhône‑Alpes compte 1 781 défaillances au T3 2025, en hausse de 14% par rapport au T3 2024. Au niveau national, le T3 2025 totalise 14 438 cas et Allianz Trade anticipe au moins 67 500 défaillances sur l’ensemble de 2025 — un niveau élevé qui pèse sur les filières industrielles locales.
La hausse n’est pas homogène : le Rhône concentre 523 cas (hausse annuelle de +21%), l’Isère 297 cas (+24%) et la Loire 152 cas. À l’inverse, certains départements affichent des reculs (Haute‑Savoie -2%, Haute‑Loire -6%, Ardèche -22%). Cette géographie traduit des dynamiques économiques locales distinctes, liées à la taille des entreprises, à l’exposition à l’export et à la structure sectorielle.
Secteurs les plus touchés
La ventilation sectorielle régionale montre que la majorité des défaillances concerne les services (34%), la construction (23%) et le commerce (19%). Dans le commerce, l’hôtellerie‑restauration représente environ 14% des cas. Ces parts soulignent des pressions sur la demande domestique, les coûts d’exploitation et la trésorerie des petites entreprises.
Industrie : un impact indirect, mais réel
Même si la part directe des industries manufacturières dans le total régional est moindre que celle des services, l’industrie est exposée via deux canaux : la chaîne d’approvisionnement (ruptures, impayés) et la demande industrielle en aval. Le chiffre d’affaires cumulé des défaillants régionaux atteint 33,2 milliards d’euros à fin septembre 2025, avec un passif fournisseurs estimé à 6,6 milliards d’euros. Pour un directeur industriel, ces montants traduisent un risque de transmission significative aux sous‑traitants locaux.
Facteurs explicatifs de la hausse
Plusieurs facteurs conjoints expliquent la dégradation : coût du crédit encore contraignant pour certaines TPE/PME, tensions sur les marges liées à l’énergie et aux matières premières, et perturbations des chaînes logistiques internationales. Allianz Trade alerte aussi sur l’exposition aux tensions commerciales internationales, qui peuvent accentuer les impayés et la perte de marchés.
Par ailleurs, la montée des procédures dans certains départements s’accompagne d’une baisse des transmissions d’entreprises, fragilisant la pérennité d’activités structurantes pour l’emploi local.
Conséquences sur l’emploi et la compétitivité régionale
À court terme, les faillites entraînent des pertes d’emplois directes et des effets d’entraînement sur les sous‑traitants. Selon les fichiers régionaux et l’analyse d’Allianz Trade, l’impact se concentre dans des bassins industriels où les usines et PME sont fortement intégrées localement (ex : pôles mécaniques, plasturgie, agroalimentaire). La hausse des défaillances pèse aussi sur la capacité d’investissement des groupes régionaux et ralentit les projets de modernisation industrielle.
Risques systémiques et chaînes de valeur
Pour un grand donneur d’ordre, la défaillance d’un fournisseur clé peut engendrer des délais de production, des surcoûts ou des pertes de contrats à l’export. Les montants des créances et du chiffre d’affaires mentionnés précédemment (33,2 Md€ et 6,6 Md€) matérialisent ce risque de transmission et expliquent la prudence accrue des acheteurs industriels.
Réponses publiques et initiatives locales
Sur le plan institutionnel, plusieurs acteurs ont intensifié leurs actions ces dernières semaines. Les chambres consulaires proposent des dispositifs d’accompagnement renforcés, diagnostics et aides à la trésorerie ; la CCI Lyon Métropole multiplie les points d’information et ateliers pour prévenir les difficultés. Au niveau national, des débats parlementaires rappellent la nécessité d’un guichet unique de prévention et d’un meilleur suivi des entreprises fragiles.
Les élus régionaux et les services de l’État sont invités à coordonner plans d’urgence, accompagnement à la transmission et soutien ciblé aux filières en tension (BTP, services aux entreprises, commerce de proximité).
Réactions des milieux économiques
Les organisations patronales régionales demandent des mesures rapides : accélération des délais de paiement publics, soutien aux trésoreries et facilitation des reprises d’activités viables. Les experts rappelent l’importance d’outils de prévention (tableaux de bord financiers, médiation de dettes) pour réduire le nombre de procédures inutiles.
Quel plan d’action pour un directeur industriel ?
Face à la hausse des défaillances d’entreprises Auvergne-Rhône-Alpes, les responsables industriels doivent prioriser quatre axes opérationnels :
- Cartographier les fournisseurs critiques : identifier les dépendances et expositions financières.
- Renforcer la surveillance des créances : raccourcir les délais de paiement chez les clients fragiles et anticiper les impayés.
- Préparer des scenarii de continuité : plans de secours pour les pièces critiques et alternatives d’approvisionnement.
- Soutenir la relance locale : participer à des dispositifs de transmission et de revitalisation industrielle au niveau territorial.
Bonnes pratiques concrètes
Adopter des procédures de scoring fournisseur, utiliser des garanties commerciales ou des assurances-crédit, et mettre en place des comités internes dédiés à la gestion du risque fournisseur sont des réponses pragmatiques. Certaines grandes entreprises de la région ont d’ores et déjà centralisé ces fonctions et partagent des référentiels de bonnes pratiques avec leurs PME partenaires.
Perspectives et signaux à surveiller
Les prochains trimestres seront déterminants. Allianz Trade et d’autres observatoires recommandent de suivre plusieurs indicateurs : évolution des procédures judiciaires, niveaux de créances douteuses, délais de paiement et volume des transmissions d’entreprises. Une stabilisation ou une baisse des défaillances dépendra largement de l’amélioration de la trésorerie des TPE/PME et de l’évolution conjoncturelle de la demande intérieure et internationale.
Ressources et documents utiles
Pour approfondir l’analyse, consulter le dossier régional d’Allianz Trade (communiqué et fiche régionale) permet d’accéder aux données détaillées : Fiche régionale Allianz Trade (T3 2025). Le panorama médiatique local analyse ensuite les effets départementaux : couverture presse locale (Le Progrès).
Points d’attention pour les prochains mois
Les directeurs industriels doivent rester vigilants sur :
- les fournisseurs situés dans les départements les plus affectés (notamment le Rhône, l’Isère et la Loire),
- les sous‑filières du BTP et de la logistique en tension,
- les niveaux de trésorerie et les engagements au titre des marchés publics et privés.
Ouverture : vers une relance durable des filières régionales
La hausse de +14% des défaillances d’entreprises Auvergne-Rhône-Alpes est un avertissement clair. Pour transformer ce constat en opportunité, il faudra combiner prévention financière, soutien ciblé aux transmissions, et relance structurelle des filières industrielles. Les acteurs publics, consulaires et privés doivent coordonner des réponses rapides mais durables pour protéger l’emploi et restaurer la compétitivité régionale.
Sources principales : Allianz Trade (fiche régionale T3 2025), articles locaux et dispositifs consulaires régionaux.






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