Chantier d'extension de Métal Performances à Beignon avec pont roulant 20 t et ouvriers

Métal Performances renforce son outil industriel à Beignon : 3 M€ pour monter en gamme

Métal Performances Beignon lance un plan d’investissement de 3 M€ pour agrandir et moderniser son outil industriel : extension de 1 500 m², acquisition d’un pont roulant 20 t et renouvellement d’équipements pour améliorer la productivité et se positionner sur les marchés de l’aéronautique et de la défense. Ce projet vise à renforcer la compétitivité locale de l’atelier de chaudronnerie situé à Beignon (Morbihan) et à absorber une montée en charge attendue dès 2026.

Détails de l’investissement et calendrier

La direction a budgété 3 M€ pour une opération structurée en deux volets : la construction d’une extension de 1 500 m² (atelier, zone de finition, bureaux et espaces logistiques) et l’achat d’équipements lourds (dont un pont roulant 20 t) ainsi que plusieurs machines-outils pour la découpe, le pliage et le poste de soudage. Le chantier a démarré fin 2025 et la livraison est planifiée courant 2026.

Selon les éléments publics et la reprise de presse locale, l’entreprise compte aujourd’hui environ 43 salariés et réalise un chiffre d’affaires proche de 7 M€ (référence presse régionale). L’extension doit porter la surface totale du site autour de 4 000 m², permettant d’accroître la capacité de production et d’accueillir des projets plus volumineux.

Quel matériel et quelles capacités nouvelles ?

Le coeur du projet matériel est l’acquisition d’un pont roulant 20 t, qui permettra la manutention de pièces lourdes et de grandes dimensions, et donc la réalisation de pièces structurales destinées aux filières aéronautique et défense. Aux côtés du pont roulant, Métal Performances investit dans :

  • machines de découpe haute précision (plasma / jet d’eau),
  • presses et plieuses renforcées pour pièces longues,
  • cellules de soudage robotisées et postes TIG/MIG de dernière génération,
  • équipements d’atelier pour traitement de surface et contrôle qualité.

Ces moyens amélioreront les flux internes, la répétabilité des opérations et la conformité aux exigences qualité des donneurs d’ordre aéronautiques et défense.

Une diversification stratégique vers l’aéronautique et la défense

La décision de se positionner sur l’aéronautique et la défense s’inscrit dans une logique de montée en gamme : la chaudronnerie traditionnelle est déjà présente sur des segments industriels (énergie, agroalimentaire, industrie locale), mais la demande pour des composants certifiés et traçables augmente. En investissant dans des équipements lourds et des capacités de contrôle, l’entreprise vise à candidater sur des appels d’offres locaux et nationaux qui exigent des standards élevés.

La direction met en avant trois leviers principaux : capacité (pièces plus grandes), qualité (contrôles et procédés conformes) et réactivité (réduction des délais via l’automatisation). Ces atouts sont présentés comme essentiels pour séduire les donneurs d’ordre régionaux et nationaux.

Exigences et certifications attendues

Pour pénétrer l’aéronautique et la défense, l’entreprise devra consolider ou obtenir des certifications (notamment ISO 9001, EN 9100/AS 9100 pour l’aéronautique lorsque pertinent, et systèmes de traçabilité matériau), mettre en place des procédures de contrôle non destructif et garantir un management de la qualité documenté. L’investissement matériel est une première étape ; la structuration des process qualité et la formation du personnel constituent la suite logique du projet.

Financement et soutien public : contexte régional et national

Sur le plan financier, le plan combine apports propres et emprunts. Plusieurs dispositifs nationaux et régionaux facilitent ce type d’opération en 2025-2026. Le plan France 2030, les aides de Bpifrance, ainsi que des dispositifs spécifiques à la défense (DGA / Accélérateur Défense) peuvent soutenir la transition industrielle. La Région Bretagne et la préfecture du Morbihan publient régulièrement des dispositifs d’appui pour la modernisation des PME industrielles.

Les entreprises de la région qui entament une montée en gamme vers l’aéronautique ou la défense peuvent solliciter des aides à l’investissement matériel, au conseil et à la certification. Pour contexte, le plan France 2030 vise à renforcer la résilience industrielle et apporte des lignes de financement spécifiques aux filières stratégiques.

Pour plus d’informations et détails sur les aides publiques existantes, voir le plan France 2030 pour l’industrie.

Impacts sur l’emploi et le recrutement local

L’extension et la montée en capacité devraient générer des besoins en recrutement : soudeurs qualifiés, chaudronniers, opérateurs sur machines-outils, techniciens qualité et logisticiens. Les annonces d’offres d’emploi publiées ces derniers mois confirment un volontarisme de l’entreprise pour renforcer ses équipes afin d’accompagner l’augmentation d’activité.

À court terme, l’effort portera sur la formation interne et le recrutement ciblé. À moyen terme, l’entreprise pourra stabiliser des emplois qualifiés dans le territoire, contribuant ainsi à la dynamique industrielle du Morbihan et à la chaîne de valeur régionale.

Estimations chiffrées

Sur la base des retours de la direction et des pratiques sectorielles, l’opération pourrait créer ou maintenir entre 10 et 25 emplois directs sur 2 à 3 ans (recrutements progressifs liés aux nouvelles activités et à la mise en place des certifications). L’effet indirect (fournisseurs, sous-traitants logistiques) peut représenter un supplément en équivalents-emplois dans le bassin.

Conséquences pour la filière industrielle régionale

L’effort d’investissement de Métal Performances s’inscrit dans un mouvement plus large de ré-industrialisation locale : PME de chaudronnerie et soustraitants bretons multiplient les projets de modernisation pour capter des marchés nationaux. Ce repositionnement favorise la résilience des filières (aéronautique, défense, énergie) et limite la dépendance aux fournisseurs lointains.

La dynamique peut aussi stimuler des synergies : partenariats techniques, mutualisation d’équipements (atelier partagé) et montée en compétences via la formation professionnelle. À terme, un tissu local plus structuré facilite l’intégration dans les chaines de valeur régionales.

Risques et facteurs à surveiller

Plusieurs points de vigilance accompagnent ce type d’investissement :

  • Risque commercial : l’accès aux marchés aéronautique/défense nécessite du temps et des preuves de conformité ; les cycles commerciaux sont longs.
  • Contraintes financières : l’effort d’investissement pèse sur la trésorerie et demande un pilotage serré des coûts et des délais.
  • Recrutement : pénurie de soudeurs qualifiés et techniciens en Bretagne ; nécessité de partenariats avec organismes de formation.
  • Certification : obtention et maintien des certifications impliquent des coûts et des audits réguliers.

La capacité du management à aligner stratégie commerciale, montée en compétences et maîtrise financière déterminera le succès du projet.

Ressources publiques et données entreprises

Pour les lecteurs souhaitant vérifier les informations légales et financières, la fiche entreprise disponible sur des bases publiques présente l’historique des comptes et l’effectif déclaré. Voir par exemple la fiche Pappers de l’entreprise. L’annonce initiale de l’investissement a été publiée par la presse régionale : article de Bretagne Économique.

Recommandations pour les acteurs locaux

Pour maximiser l’effet levier de l’investissement, plusieurs actions peuvent être envisagées : faciliter les liens avec les centres de formation (CFA, lycées professionnels), mobiliser des dispositifs d’accompagnement à la certification, et encourager des démarches de coopération inter-entreprises pour répondre aux marchés stratégiques.

Les collectivités locales peuvent aussi valoriser ces initiatives en intégrant le projet dans des dispositifs de communication territoriale et en soutenant le rapprochement vers les donneurs d’ordre régionaux.

Prochaines étapes pour l’entreprise et le territoire

La finalisation des travaux, l’installation des équipements et la montée en compétences du personnel constitueront les prochains jalons clés. Si les objectifs de production et de certification sont atteints, Métal Performances Beignon pourra candidater sur des appels d’offres plus conséquents et consolider sa place dans les chaînes d’approvisionnement locales et nationales. Pour le territoire, cette évolution représente une opportunité de création d’emplois et de renforcement du tissu industriel morbihannais.

Lecture complémentaire : pour comprendre le contexte des aides et appels à projets qui peuvent accompagner ce type d’initiative industrielle, consultez le plan France 2030 pour l’industrie.

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