décarbonation des transports : la FNTR a profité du salon SOLUTRANS 2025 pour faire un état des lieux et promouvoir des alliances publiques-privées visant à accélérer l’électrification des flottes et le déploiement des infrastructures de recharge en Pays de la Loire. Le message est clair : sans coordination et investissements ciblés, la transition restera incomplète pour les transporteurs régionaux.
Retour d’expérience et messages clés portés à SOLUTRANS
Présente au salon (18-22 novembre 2025), la FNTR a rappelé plusieurs constats opérationnels et économiques tirés des échanges avec ses adhérents : 1) la variabilité des usages (livraison urbaine vs longue distance) impose des solutions techniques différentes, 2) les contraintes d’infrastructure — capacité électrique des dépôts, coût d’investissement des bornes haute puissance — restent les principaux freins, 3) le besoin d’un accompagnement financier et contractuel est massif pour les PME/TPE du transport.
Durant les conférences, la FNTR a défendu une approche plurielle (électricité batterie, bioGNV, hydrogène pour certains segments, rétrofit) et a insisté sur la nécessité d’alliances entre fédérations, énergéticiens, collectivités et équipementiers. Ce positionnement est détaillé dans le communiqué de la FNTR.
Chiffres récents et cadre national
Au niveau national, l’Etat a publié des chiffres d’étape début 2025 : 972 points de recharge installés dans des dépôts d’acteurs du transport et **24 stations** de recharge poids lourds accessibles au public enregistrées au 1er janvier 2025. Ces réalisations reposent sur des aides publiques cumulées (primes, schémas directeurs) évaluées à plusieurs millions d’euros. Le ministère a par ailleurs publié un schéma directeur pour accélérer le déploiement sur les axes structurants.
Ces données confirment que le rythme de déploiement est engagé, mais encore insuffisant face aux besoins estimés par les transporteurs. L’écart se vérifie particulièrement sur les axes de transit régionaux et les zones logistiques des agglomérations régionales.
Alliances public-privé : exemples et annonces
Au salon, des partenariats notables ont été mis en lumière. L’annonce d’une alliance entre la FNTR et des grands énergéticiens vise à proposer des offres commerciales intégrées (fourniture d’énergie, financement de bornes, services d’exploitation). Ces collaborations entendent faciliter l’accès aux solutions de recharge et réduire la complexité administrative pour les entreprises.
Parmi les acteurs privés, des opérateurs spécialisés dans les stations poids lourds ont annoncé des plans de déploiement ambitieux : des bornes 400 kW, des emplacements équipés pour des remorques à recharge et, sur certains sites, des hubs pouvant monter jusqu’à 1 MW pour desservir plusieurs véhicules simultanément. Des acteurs régionaux comme le Club Logistique des Pays de la Loire relaient ces initiatives et travaillent à des projets de mutualisation d’énergie entre entreprises.
Focus : le cas des Pays de la Loire
La région Pays de la Loire concentre des bassins logistiques importants (Nantes, Saint-Nazaire, Le Mans) et une industrie du transport routier significative. Les enjeux locaux sont doubles : adapter les infrastructures (capacité électrique des dépôts, stations sur itinéraires régionaux) et proposer des solutions financières adaptées aux petites structures. Plusieurs pistes ont émergé lors des tables rondes :
- Mutualisation de points de recharge entre entreprises d’un même parc logistique pour réduire le coût unitaire.
- Appui technique régional (ingénierie électrique) pour évaluer et dimensionner les mises à niveau des dépôts.
- Combinaison d’énergies (électricité, bioGNV) selon les trajets et les masses transportées.
Ces pistes sont en discussion dans les chambres consulaires et structures régionales. La CCI Pays de la Loire a, par exemple, publié des diagnostics et préconisations pour les entreprises cherchant à amorcer la transition.
Impacts économiques et barrières opérationnelles
La décarbonation des transports implique des coûts initiaux importants : achat ou leasing de véhicules électriques (prix d’achat moyen supérieur de 20 à 50 % selon la configuration), investissement en borne haute puissance (de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers d’euros selon la puissance), et mise à niveau du raccordement électrique. Ces coûts sont souvent dissuasifs pour des flottes de 1 à 10 véhicules.
Autres barrières : la disponibilité de véhicules adaptés (autonomie utile, charge utile), la durée des recharges sur le réseau (impact sur les rotations journalières), et la fluidité des approvisionnements énergétiques (capacité des réseaux locaux). C’est pourquoi la FNTR insiste sur des mécanismes combinant aides à l’investissement, offres de financement opérationnel (OPEX) et accompagnement technique.
Solutions opérationnelles recommandées
Les acteurs présents à SOLUTRANS ont identifié plusieurs leviers concrets :
- Prioriser l’électrification des flottes urbaines et régionales où les cycles sont prévisibles et la recharge peut être planifiée.
- Promouvoir le bioGNV pour les missions longues ou les usages où l’électrique n’est pas encore pertinent.
- Mettre en place des clusters logistiques équipés en bornes mutualisées pour réduire les coûts d’investissement.
- Développer des offres packagées « énergie + borne + service » proposées par des énergéticiens et intégrateurs locaux.
Ces réponses combinent la dimension technique (bornes, véhicules) et la dimension contractuelle (locations longue durée, maintenance, optimisation des contrats d’énergie).
Engagements récents et calendrier
Plusieurs acteurs ont communiqué des objectifs chiffrés : opérateurs de réseaux privés visent des centaines de stations pour 2026-2027, tandis que les pouvoirs publics régionaux annoncent des appels à projets pour soutenir l’équipement des zones logistiques d’ici 2026. Au niveau national, le schéma directeur pour les bornes poids lourds marque une étape administrative; il devra se traduire par des autorisations et des financements locaux pour être effectif.
La FNTR, quant à elle, s’engage à produire des guides pratiques pour aider les entreprises à monter leurs dossiers d’aides, chiffrer leurs besoins et choisir des solutions adaptées. Ces outils doivent permettre à une proportion significative des PME régionales d’entamer la transition avant 2030.
Perspectives pour les entreprises ligériennes
Pour les transporteurs des Pays de la Loire, la réussite de la transition dépendra de la capacité à mutualiser les moyens, à accéder à des offres financières compétitives et à s’appuyer sur des partenaires techniques locaux. L’essor des stations haute puissance et l’amélioration de la performance énergétique des dépôts peuvent réduire le coût total de possession sur 5 à 8 ans, selon des estimations industrielles présentées à SOLUTRANS.
Des expérimentations locales (partages de bornes entre entreprises, contrats tarifaires partagés) sont déjà en cours et servent de modèles reproductibles. La coordination entre collectivités, chambres consulaires et fédérations professionnelles reste un facteur déterminant.
Ressources et lectures complémentaires
Pour approfondir le contexte national et les dispositifs d’appui, consulter le point de situation du ministère sur l’électrification des poids lourds. Pour le contexte salonier et les programmes de conférences, le site officiel de SOLUTRANS 2025 offre des comptes rendus détaillés.
Quel calendrier d’action pour la région ?
Les prochains mois (Q1–Q4 2026) seront déterminants : appels à projets régionaux, premiers déploiements de hubs partagés et contractualisation d’offres énergie + service. Les acteurs locaux sont invités à se mobiliser dès aujourd’hui pour bénéficier des aides et consolider des consortiums.
Recommandations opérationnelles immédiates
- Réaliser un diagnostic énergétique du dépôt (coût moyen observé : 3 000–8 000 € selon complexité).
- Étudier la mutualisation de points de recharge pour réduire les coûts unitaires d’investissement de 20–40 %.
- Solliciter les guichets régionaux pour les aides disponibles et monter des dossiers groupés.
Un horizon ouvert mais exigeant
La décarbonation des transports en Pays de la Loire est aujourd’hui une feuille de route concrète, portée par des acteurs nationaux et locaux, mais elle implique des choix technologiques adaptés, des investissements ciblés et surtout des partenariats solides. La FNTR a mis en avant au salon la nécessité d’une stratégie concertée pour que les PME/TPE du transport ne soient pas laissées en marge de la transition.
Prochaine étape
Les entreprises intéressées peuvent consulter le communiqué FNTR pour les détails du positionnement et suivre les initiatives régionales via les plateformes de la CCI Pays de la Loire. Ces ressources facilitent l’accès aux dispositifs et présentent des retours d’expérience utiles pour passer à l’acte.






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