Terminal de ferroutage de Dunkerque : parvis ferroviaire animé au petit matin

Pourquoi le port de Dunkerque et Modalis investissent 25 millions d’euros dans un terminal de ferroutage

terminal de ferroutage Dunkerque : le Grand port maritime et le groupe Modalis annoncent un investissement de 25 millions d’euros pour créer un terminal multimodal destiné au ferroutage. Ce projet s’inscrit dans la stratégie régionale de report modal et vise à capter des volumes de transport routier pour les transférer sur rail, en s’appuyant sur une infrastructure capable d’accueillir des trains longs et des services à valeur ajoutée.

Un investissement structurant pour la logistique des Hauts-de-France

L’enveloppe globale annoncée s’élève à environ 25 millions d’euros. Le terminal sera implanté sur le Port Ouest de Dunkerque, sur une emprise ferroviaire déjà existante. Selon les communiqués officiels, l’installation couvrira une emprise logistique significative et sera dimensionnée pour des opérations de grande capacité : jusqu’à 4 trains de 750 mètres par jour et une cible opérationnelle autour de 50 000 UTI par an à terme.

Pourquoi cette montée en charge ?

Le choix d’un terminal de ferroutage répond à plusieurs enjeux : la réduction des coûts unitaires de transport, la désaturation des axes routiers régionaux (A16, axes transverses), et la réponse aux attentes des chargeurs en matière de décarbonation. Les porteurs du projet affichent un objectif chiffré : environ 70 000 tonnes de CO₂ évitées par an si les prévisions de report modal sont atteintes.

Modalis : opérateur retenu et scénario d’exploitation

Le port de Dunkerque a retenu le groupe Modalis pour l’exploitation du terminal, après un appel à manifestation d’intérêt. Modalis prévoit d’opérer la plateforme en mode « public », accueillant plusieurs opérateurs et desservant des corridors internationaux. Le choix de cet opérateur combine expertise ferroviaire et expérience en logistique intermodale, ce qui doit permettre une montée en charge rapide et maîtrisée.

Le communiqué officiel du port précise les grandes lignes d’exploitation, et des éléments techniques complémentaires ont été diffusés par la presse spécialisée : capacité de manutention des semi‑remorques non accompagnées, gestion des caisses mobiles, et services de maintenance légère.

Chiffres clés et calendrier

  • Montant : 25 M€ (investissement public-privé).
  • Capacité cible : 50 000 UTI/an (unité de transport intermodal).
  • Trains : 4 trains de 750 m/jour dans la configuration prévue.
  • Économie carbone : ~70 000 tCO₂ évitées/an selon les estimations des porteurs.
  • Emplois directs : 10–15 emplois à l’exploitation, avec des créations indirectes dans la logistique régionale.

La pose de la première pierre a été organisée fin novembre 2025, avec un calendrier de travaux court : les acteurs évoquent une mise en service progressive au cours de 2026. Les dates précises peuvent varier selon l’avancement opérationnel et les autorisations techniques.

Un projet intégré aux corridors européens

Le terminal vise non seulement les trafics domestiques mais aussi des liaisons long courrier. Modalis et ses partenaires ont mentionné des connexions prévues vers l’Italie et d’autres nœuds européens. L’objectif est de proposer des rotations régulières et fiables, éveillant l’intérêt des chargeurs pour des services prévisibles et décarbonés.

Ce positionnement trans-européen est important : il transforme Dunkerque en plateforme de redistribution pour les flux nord-sud et ouest-est, par rail, tout en conservant la proximité portuaire pour les trafics maritimes.

Accords et gouvernance

Le montage financier repose sur une collaboration entre le Grand port maritime, Modalis et des partenaires locaux. Des subventions ou cofinancements régionaux et nationaux peuvent compléter les fonds propres pour soutenir l’adaptation des infrastructures ferroviaires et l’accès au terminal.

Impacts économiques et environnementaux pour les Hauts-de-France

Pour les industriels et chargeurs régionaux, ce terminal représente une opportunité de diminuer le coût logistique unitaire sur les longues distances, tout en réduisant la dépendance à la route. Les secteurs industriels des Hauts-de-France (agroalimentaire, industries lourdes, matériaux) pourront profiter de dessertes régulières et de capacités de stockage et de préparation en amont.

Sur le plan environnemental, les estimations (~70 000 tCO₂ évitées/an) servent d’argument central pour convaincre chargeurs et collectivités. Le terminal s’inscrit dans la trajectoire nationale de réduction des émissions du transport de marchandises et dans les objectifs régionaux de transition écologique.

Effets attendus sur la circulation routière

Un report modal significatif devrait alléger la pression sur les axes structurants et améliorer la sécurité routière. À titre d’exemple, un volume de 50 000 UTI par an peut représenter plusieurs milliers de rotations routières évitées chaque année sur les routes départementales et nationales desservant le port.

Freins, risques et conditions de succès

Plusieurs points conditionnent la réussite du projet :

  • La fiabilité des sillons ferroviaires et la capacité des réseaux (synchronisation avec SNCF Réseau et exploitants).
  • La mobilisation des chargeurs : convaincre les clients de transférer des volumes de la route au rail.
  • L’optimisation commerciale : tarification compétitive, services complémentaires (préparation de trajets, manutention rapide).
  • La flexibilité opérationnelle : capacité à gérer des pics saisonniers et des configurations mixtes (semi‑remorques, caisses mobiles, conteneurs).

Si ces conditions sont réunies, le terminal peut rapidement devenir un hub majeur pour le ferroutage en France du Nord, avec des externalités positives pour l’emploi et l’attractivité industrielle régionale.

Ressources et sources pour approfondir

Pour consulter les informations officielles et les annonces complètes sur le projet, voir le communiqué du port de Dunkerque :
Communiqué Dunkerque‑Port sur la concession du terminal.

Par ailleurs, plusieurs articles spécialisés ont analysé les dimensions techniques et économiques du dossier, notamment :
Analyse du Journal des Entreprises et
reportage de La Voix du Nord.

Qui bénéficiera le plus ?

Les bénéficiaires directs seront les chargeurs longue distance, les transitaires et les opérateurs logistiques disposant d’un ancrage dans le Nord de la France. Les retombées indirectes concerneront les entreprises de transport routier (réorganisation des flux), les prestataires ferroviaires et les fournisseurs de services (maintenance, manutention).

Perspectives pour la filière

Ce terminal peut catalyser d’autres investissements dans la filière intermodale : adaptations des sites industriels pour l’accès aux UTI, offres commerciales packagées rail+route, et déploiement d’outils numériques pour optimiser la chaîne. Le modèle économique reposera sur la capacité à combiner volumes garantis et services additionnels à forte valeur ajoutée.

Regard stratégique et ouverture

Au-delà des chiffres, le projet illustre une tendance plus large : la réorientation des plateformes portuaires vers des services multimodaux et décarbonés. Pour les Hauts‑de‑France, il s’agit d’une opportunité pour renforcer l’attractivité industrielle et la compétitivité logistique du territoire.

Vers quelle suite ?

La réussite opérationnelle dans les 18 prochains mois sera déterminante : montée en cadence des trafics, signature de contrats avec des chargeurs, et adaptation fine des sillons ferroviaires. Si ces étapes sont franchies, Dunkerque pourra servir de modèle reproductible dans d’autres ports régionaux cherchant à favoriser le report modal et la décarbonation du transport de marchandises.

Prochaines étapes à suivre

Suivre l’évolution administrative des autorisations techniques, les premiers contrats de dessertes signés par Modalis, et les premiers flux embarqués en 2026 permettra d’évaluer la viabilité opérationnelle du projet. Les indicateurs à monitorer : volume UTI/mensuel, taux d’utilisation des trains, part modale mensuelle et quantité de CO₂ évitée déclarée.

Perspectives locales

Pour les métiers de la filière logistique locale, ce terminal représente une fenêtre d’opportunités commerciales et d’emploi. Les collectivités pourront, le cas échéant, soutenir des actions de formation pour répondre au besoin de compétences ferroviaires et intermodales.

Enjeux et pistes d’actions pour les industriels

Les directions industrielles des Hauts-de-France doivent évaluer leur potentiel de report modal et engager des discussions avec Modalis et le port pour sécuriser des sillons. Une démarche proactive permettra de capter rapidement les gains économiques et environnementaux offerts par ce nouvel outil.

Points à retenir : 25 M€ investis, objectif ~50 000 UTI/an, capacité opérationnelle prévue de 4 trains de 750 m/jour, gains CO₂ estimés à ~70 000 t/an. Le terminal de ferroutage de Dunkerque est conçu pour accélérer le report modal et renforcer la compétitivité logistique régionale.

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