gants ManiKHeir : la nouvelle usine installée à Bessé‑sur‑Braye (Sarthe) a produit environ 600 millions de gants en 2024, confirmant une montée en puissance visible de la réindustrialisation locale. Ce volume, obtenu lors d’une première année de montée en charge, illustre à la fois la reconversion d’une friche industrielle et la volonté de restaurer une filière stratégique de production de gants nitrile sur le territoire national. Le site ambitionne d’atteindre une capacité proche de 900 millions d’unités par an lorsque toutes les lignes seront stabilisées.
Un site repensé à Bessé‑sur‑Braye : origine et aménagement
La production a repris sur l’emplacement de l’ancienne usine Arjowiggins, reconvertie après une importante opération de rénovation. L’implantation de ManiKHeir s’inscrit dans un mouvement plus large de valorisation des friches industrielles et d’attractivité industrielle en région. L’investissement global alloué au site a été estimé entre 80 et 88 millions d’euros pour la réhabilitation des bâtiments et l’équipement des lignes. Le maître d’œuvre technique a été engagé pour garantir des standards de production conformes au secteur médical.
Production et capacité : 600 millions en 2024
En 2024, l’usine a livré environ 600 millions de gants à usage unique, principalement en nitrile. Ce chiffre reflète une montée en cadence progressive : démarrage des premières lignes début 2024 et montée à 4 lignes de production au cours de l’année. La capacité nominale annoncée par l’exploitant est proche de 900 millions de gants par an quand l’ensemble des lignes seront totalement opérationnelles. Les gants sont destinés aux marchés hospitalier, médico‑social et industriel, avec une priorité affichée sur les approvisionnements nationaux.
Volume, qualité et spécifications
Les produits fabriqués respectent des spécifications médicales et sont conçus sans certaines pratiques controversées (absence de chloration à l’usine, contrôle des accelerateurs chimiques), selon les communications publiques. La traçabilité et les certifications qualité sont mises en avant pour répondre aux exigences des marchés publics et des établissements de santé.
Investissement, emploi et retombées locales
Le projet a généré une création d’emplois significative sur le territoire : plus de 150 recrutements ont été réalisés depuis la phase de montée en charge, avec des profils techniques et de production. Les objectifs de l’entreprise mettent en vue un effectif stabilisé de l’ordre de 150–200 salariés lorsque le site atteindra sa pleine capacité. À cela s’ajoutent des emplois indirects (maintenance, logistique, services locaux) et un effet d’entraînement pour les fournisseurs régionaux.
Formation et montée en compétences
Des partenariats locaux pour la formation ont été évoqués afin d’assurer la montée en compétences des opérateurs sur des procédés spécifiques (contrôle qualité, chimie des polymères, gestion des lignes automatisées). Ces dispositifs de formation facilitent l’intégration de personnes en reconversion ou de jeunes diplômés industriels dans la Sarthe et les départements voisins du Centre‑Val de Loire.
Impact régional : perspectives pour le Centre‑Val de Loire
La relocalisation de cette capacité de production renforce la dynamique industrielle de la région et contribue à diversifier le tissu économique. Pour le Centre‑Val de Loire et la Sarthe en particulier, l’installation représente une preuve de concept : la reconversion d’une friche lourde en une unité industrielle moderne est réalisable et crée un ancrage industriel nouveau. Les autorités locales et les chambres consulaires ont salué l’opération comme un modèle de coopération entre investisseurs privés et acteurs publics.
Effets économiques mesurables
Au‑delà des créations d’emplois directes, le projet génère des retombées fiscales et des opportunités pour des sous‑traitants en maintenance, emballage et logistique. La redynamisation d’un site industriel entraîne aussi une amélioration des infrastructures locales et un regain d’attractivité pour d’autres porteurs de projets industriels.
Enjeux de souveraineté et marchés
Le retour d’une production nationale de gants nitrile s’inscrit dans une stratégie plus large de souveraineté sanitaire : la pandémie de 2020 a mis en lumière la fragilité des chaînes d’approvisionnement. Produire en France permet de réduire les risques logistiques et d’assurer une disponibilité plus stable pour les établissements de santé. ManiKHeir figure désormais comme un fournisseur potentiel majeur pour les appels d’offres nationaux et les achats hospitaliers groupés.
Contrats publics et perspectives commerciales
Des commandes publiques et des marchés hospitaliers ont été identifiés comme leviers de croissance. La structuration commerciale repose sur la capacité à garantir des volumes réguliers, une qualité constante et une traçabilité complète. Les autorités publiques peuvent encourager l’achat de produits « made in France » via des politiques d’achats responsables, favorisant les acteurs locaux.
Défis à court et moyen terme
Plusieurs défis restent à adresser pour pérenniser la production et l’emploi : la volatilité des prix des matières premières (NBR), la concurrence internationale sur les coûts, la montée en puissance technique pour atteindre la capacité nominale, et la nécessité d’assurer une gouvernance durable des déchets et résidus industriels. La maîtrise des coûts énergétiques et la gestion des flux logistiques seront aussi déterminantes pour conserver la compétitivité.
Risque de dépendance et résilience
Bien que la relocalisation réduise certains risques, la filière locale doit continuer à diversifier ses approvisionnements en matières premières et à nouer des partenariats sécurisés avec des fournisseurs européens pour limiter les vulnérabilités.
Ressources et références pour approfondir
Pour consulter des détails techniques et institutionnels, le lecteur peut se référer aux présentations officielles du projet et aux bilans de réalisation : communiqué d’inauguration de Medicom et à la fiche technique du maître d’oeuvre GSE sur la réalisation ManiKHeir. Un compte‑rendu journalistique local décrivant la production 2024 est consultable via Ouest‑France : 600 millions de gants produits.
Voies ouvertes pour la filière locale
La montée en cadence observée en 2024 place ManiKHeir comme un acteur clé de la réindustrialisation locale. Pour le Centre‑Val de Loire, la double nécessité est claire : consolider les emplois créés et favoriser l’émergence d’une chaîne de valeur régionale autour des gants et produits médico‑techniques. À court terme, le défi sera de stabiliser la production à des coûts compétitifs ; à moyen terme, d’explorer des innovations produits et des partenariats pour améliorer la durabilité et la compétitivité internationale. Le cas de la Sarthe illustre qu’une relance industrielle ambitieuse est possible, mais qu’elle demande un pilotage précis entre acteurs privés, collectivités et filières partenaires.






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